L'émotion est vive à
Reims. Une
femme de 60 ans a été retrouvée morte dans les décombres de l'immeuble qui s'est
effondré dimanche à Reims, portant à 3 le nombre de personnes tuées dans
l'accident, qui a également fait 14 blessés, a indiqué la préfecture de la
Marne. Des enfants, dont l'âge n'a pas été donné, feraient partis des victimes,
a indiqué le préfet de la Marne, Pierre Dartout.
En fin de journée, les pompiers aidés de chiens et d'engins de
chantier fouillaient toujours les gravats au pied de la façade éventrée, à la
recherche d'éventuelles victimes, se frayant un chemin au milieu de débris de
meubles, de lambeaux de vêtements et de divers objets parfois tâchés de sang.
Fils électriques et ustensiles de cuisine pendaient le long des murs mis à nu
par l'explosion. Les deux personnes décédées sont "un homme et une femme dont
l'identification est en cours", et le bilan provisoire fait toujours état de 14
blessés hospitalisés à Reims, dont un grave et plusieurs enfants, a expliqué le
préfet de la Marne, Pierre Dartout, lors d'un point presse.
Entre 2 et 4 personnes toujours recherchées
Par ailleurs, "entre 2 et 4 personnes sont toujours
recherchées", mais ce chiffre pourrait évoluer "puisque certaines familles ont
pu s'absenter au moment des faits, et peut-être aussi des invités étaient-ils
présent dans les familles", a ajouté le préfet. La manière dont l'immeuble s'est
écroulé ne laisse toutefois que "peu de poches de survie pour d'éventuelles
victimes encore ensevelies", a confié à l'AFP une source au sein des secours.
La cause "probable" de l'accident est une explosion provoquée
par le gaz de ville, dont le foyer se situe sans doute au-dessus du
rez-de-chaussée, selon la préfecture. Le 3 avril, quatre personnes d'une même
famille avaient été tuées, et une cinquième très grièvement blessée, dans une
explosion de gaz qui avait ravagé leur immeuble HLM de Witry-les-Reims, à une
dizaine de kilomètres de Reims.
Le président François Hollande a adressé "toutes ses
condoléances" aux familles des personnes tuées dans l'explosion d'un immeuble à
Reims, déplorant "un terrible drame". "Tous les moyens sont mobilisés pour
porter secours et sécuriser les lieux", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
"J'ai entendu une énorme explosion"
Dimanche, dans le quartier populaire de Wilson, dans le sud de
Reims, c'est l'extrémité d'une barre HLM d'environ 50 mètres de long qui a été
soufflée. Un pan de l'immeuble comportant une dizaine d'appartements s'est
totalement écroulé sur lui-même, a constaté un correspondant de l'AFP. "J'ai
entendu une énorme explosion qui a fait trembler les murs et brisé les vitres",
a raconté à l'AFP Rafik, un habitant de l'immeuble qui se trouvait dans la
partie restée intacte. "Quand j'ai regardé par la fenêtre, j'ai vu l'immeuble
écroulé comme un château de cartes, avec beaucoup de fumée. J'entendais des gens
hurler. Tout le monde est sorti", a-t-il ajouté.
Des immeubles datant des années 1960
"Les immeubles étaient correctement entretenus. Ils avaient été
rénovés en 2005 et faisaient l'objet d'une visite annuelle", notamment pour les
chaudières à gaz, a affirmé la maire PS de Reims, Adeline Hazan, lors d'un point
presse. Selon Mme Hazan, "rien de particulier" n'avait été mentionné lors de la
dernière visite, en janvier. Une grande partie des chaudières et des chauffe-eau
avaient été changés en 2007, a précisé l'élue.
Le bâtiment est géré par le même organisme logeur que celui de
l'immeuble de Witry-les-Reims, le Foyer Rémois. Il n'était pas prévu que ces
barres d'immeubles soient démolies, a affirmé un porte-parole du Foyer Rémois
lors du point presse. "Ils n'ont fait que repeindre à l'extérieur, l'intérieur
n'a pas changé depuis les années 60. Ca devait arriver, c'est trop vieux ici", a
dénoncé Abdelkader. "Vu l'état des bâtiments, ça ne m'étonne pas. Ici quand on
plante un clou dans le mur, ça s'effrite", a renchéri Raïssa, 28 ans, qui habite
juste en face de l'immeuble effondré.
Ce type d'accident est loin d'être une première en France. En
2004 par exemple, 19 personnes avaient été tuées à cause d'une explosion de gaz
dans leur HLM à Mulhouse (Haut-Rhin).