jeudi 6 septembre 2018

Un règlement de compte à coups de feu en pleine rue à Belfort, mardi soir

Le parquet de Belfort, les policiers de la sûreté urbaine et de la police judiciaire sont restés discrets sur les progrès de l’enquête qui a été ouverte pour identifier les auteurs d’ une nouvelle série de coups de feu dans l’avenue Jean-Jaurès et comprendre les circonstances. Avant de communiquer, ils souhaitent éclaircir les zones d’ombre et écarter les contradictions qui sont apparues après les faits. L’enquête nécessite un gros travail d’investigations et de recoupements dans cette sordide affaire de règlement de comptes.
Tout débute mardi vers 21 h 30, non loin du marché des Vosges à Belfort. Deux hommes arrivent sur un deux-roues motorisé, s’engagent dans une rue perpendiculaire à l’avenue Jean-Jaurès. Ils s’arrêtent au fond de la rue. « L’un d’eux a quitté son complice », raconte un témoin. « Il a marché d’un pas hésitant en direction d’un groupe de personnes qui s’étaient massées sur le trottoir en face du bar du 125 avenue Jean-Jaurès et de la rue Dubail-Roy. Quand j’ai vu qu’il gardait son casque. J’ai compris qu’il allait se passer quelque chose. »« À partir de là », enchaîne son voisin, « les événements sont très allés très vite. L’individu est resté à distance et a brandi une arme automatique, comme on en voit dans les films. Il a tiré. J’ai entendu comme une rafale. »

Une victime collatérale

Un homme âgé de 45 ou 46 ans, qui a pris la fuite en direction du bureau de poste, s’affale sur le sol. « Il était blessé à l’un des mollets », précise une dame, choquée. « Il perdait beaucoup de sang. Il a été soigné par les médecins du Samu 90 et les pompiers. »
Reste à savoir si ce blessé grave était bel et bien la cible de l’équipée vengeresse. Ce n’est pas certain. Selon nos informations, les coups de feu étaient dirigés contre un homme de 35 ans, qui avait déjà fait l’objet de tirs le 21 juin sur la terrasse du Tamarin. Se sentant menacé dans son intégrité physique depuis plusieurs mois, il s’est enfui dès qu’il a aperçu l’homme armé. Il s’est blessé dans sa course effrénée en perdant l’équilibre. Il souffre d’écorchures. C’est le cas aussi d’une autre de ses connaissances, un homme de 29 ans.
Après les coups de feu, un périmètre de sécurité a été installé autour de la scène de crime entre la poste et l’ancien bureau de tabac Au petit Caporal. Ceci pour préserver les éléments de police technique et scientifique et notamment les douilles qui se trouvaient sur la chaussée.
La scène a suscité une grosse frayeur parmi les riverains et les clients des commerces encore ouverts. Mais elle provoque aussi l’inquiétude du maire de Belfort, Damien Meslot, quant à l’évolution sécuritaire. « C’est la deuxième fois qu’une fusillade éclate avenue Jean-Jaurès, ce qui n’était jamais arrivé jusque-là », réagit-il. « Cette dégradation est due à l’augmentation du trafic de drogue, les trafics se multiplient et l’État semble impuissant face à cette situation. »


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