samedi 14 mars 2015

Gironde : cagoulés et armés, ils braquent un collègue de travail chez lui

"Je ne vous cache pas que je ne m'entendais pas avec lui", a déclaré l'un des malfaiteurs au tribunal
Ils étaient entrés par la fenêtre ouverte de la chambre à coucher. Le 14 septembre 2012, en pleine nuit, trois hommes encagoulés ont fait irruption dans une maison de Léognan. Réveillés, les occupants ont été priés de rester au lit, sous la menace d'une arme de poing.
Pendant que l'un les tenait en joue, les deux autres ont dérobé divers objets multimédias, des espèces et… huit kilogrammes de résine de cannabis ! L'un des cambrioleurs, un adolescent, avait laissé ses empreintes sur les lieux du crime.

Un an ferme requis

En l'identifiant, les enquêteurs ont pu remonter la piste des deux majeurs de 20 et 21 ans qui l'accompagnaient et qui étaient jugés, hier, par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour vol aggravé. Ils étaient pourtant passibles de la cour d'assises, avant que le vol à main armée ne soit requalifié.
« J'ai voulu suivre la bande », affirme l'un. Trop stressé après les faits, il a préféré rentrer chez lui sans rien prendre. « Je ne voulais pas y aller, j'étais sûr qu'on se ferait piquer », assure l'autre qui y est allé quand même. Le président Reynal se demande à haute voix si le but de l'expédition était financier ou revanchard.
Car les deux prévenus connaissaient leur cible qui ne s'est pas constitué partie civile. C'était un collègue qui travaillait dans la même chaîne de restaurants. « Je ne vous cache pas que je ne m'entendais pas avec lui », admet le plus jeune. À cause d'un différend commercial suite à une transaction de produits stupéfiants et à cause de propos insultants qui sont revenus aux oreilles du prévenu. « On était venu récupérer le cannabis. »
L'arme, qui n'était pas factice mais inutilisable, avait été retrouvée dans un bois à Léognan. Depuis, les deux jeunes ont repris des études et trouvé du travail. Rappelant la gravité des faits - « ce n'est pas rien » - le vice-procureur Marc Ottomani requiert deux ans de prison dont un ferme. Les deux jeunes encouraient dix ans.
En défense, Me Sandrine Joinau-Dumail relativise. Elle parle d'erreur de parcours chez un jeune qui « désormais avance » et plaide la clémence. La prison viendrait anéantir tous les efforts d'insertion. Me Astrid Robert estime que les deux jeunes font tout pour se racheter vis-à-vis de la société. « Ils avaient 20 ans, ils ont voulu jouer les caïds et avoir de la fumette gratos. Mais à leur âge, les portes de l'avenir sont grandes ouvertes ».
Après en avoir délibéré, le tribunal les a condamnés à dix-huit mois de prison avec sursis. La peine ne sera pas inscrite sur le bulletin numéro deux du casier judiciaire du plus jeune.
http://www.sudouest.fr/2015/03/14/ils-braquent-un-collegue-de-travail-chez-lui-1859035-2780.php

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