jeudi 18 décembre 2014

Il défend le chemin et «sa» zone à coups de carabine

C'est un drôle de personnage qui s'est pointé mardi à la barre du tribunal correctionnel d'Albi pour des menaces de mort avec arme. Richard M, 41 ans, 4 condamnations pour des violences avec arme, des menaces de mort et conduite sans permis, a un problème avec la propriété des autres et une attirance certaine pour les armes à feu. Le 29 juillet, sur la commune du Verdier, il s'en est pris à un consultant qui rendait visite à un vigneron puis à un ouvrier agricole. Chargé de garder un œil sur la maison isolée de son beau-père, il s'est autoproclamé défenseur de la zone et du chemin qui la traverse. Si bien que lorsque le consultant a eu l'outrecuidance de passer sur «son» chemin avec son véhicule, il a sorti sa carabine 22 long rifle pour le menacer. «Je lui demandais simplement de rouler doucement sur ce chemin, il l'a pris de haut ! Du qui t'es toi pour me parler comme ça, il s'est vite excusé quand j'ai sorti le fusil ! Il n'avait pas à être là, on a une ribambelle de gens qui passent sur ce chemin, on ne sait plus qui est qui, j'étais apeuré !».
La présidente sursaute. «C'est vous qui menacez avec une arme et c'est vous qui avez peur ?»

Des chiens gros comme des sangliers

Frisant la paranoïa, le prévenu remet ça un peu plus tard lorsqu'il aperçoit, au loin, un ouvrier agricole, planté avec ses deux chiens. Il tire deux coups de feu à terre. «Il était avec deux Rottweiller, aussi gros que des sangliers. Je n'ai pas voulu qu'il s'approche pour me provoquer».
«Il a tiré et j'ai sauté dans les vignes avec mes chiens. D'abord, c'est pas des Rottweiller, j'ai senti l'odeur de la poudre !», confie sa cible mouvante à la barre.
Son avocate, Me Françoise de Angelis, en rajoute une couche. «C'est quelqu'un de dangereux. Il n'est ni propriétaire du chemin, ni de la maison, il n'a aucun droit et il terrorise tout le monde sur la commune». Elle demande 1 000 € pour son client. Le consultant, lui, demande 32 400 € pour son préjudice professionnel. Effrayé, il n'a plus remis les pieds chez le vigneron qui habite à proximité. Il aurait perdu son contrat.

«Gâchette un peu facile»

La procureur le qualifie de seigneur «qui s'est arrogé tous les droits sur des terres qui ne lui appartiennent pas. Il a la gâchette un peu trop facile. Maintenant que vous habitez Albi, vous allez tirer sur les cyclos qui font du bruit ou les jeunes qui parlent trop fort ? «Elle requiert 6 mois de prison dont 3 avec sursis et mise à l'épreuve, assortis d d‘une obligation de soins, de la confiscation des armes et d'une interdiction de 5 ans d'en posséder une. Le tribunal l'a suivie à la lettre. Il devra aussi verser 1 000 € à chacune de ses victimes.
«Si vraiment, on avait le sentiment qu'il a des problèmes psy, le ministère public aurait pu ordonner une expertise, explique son défenseur. C'est un garçon fragile qui a déjà été agressé sur un chantier mais il n'a jamais eu l'intention de tirer sur qui que ce soit. Statuez avec compréhension sur la réalité des faits et des préjudices». C'est ce qu'à fait le tribunal pour lui éviter, à l'avenir, de faire joujou avec ses fusils et d'effrayer les gens
http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/18/2013743-defend-chemin-zone-coups-carabine.html

Aucun commentaire: