dimanche 5 octobre 2014

Suspectée de fraude à tort, elle obtient enfin son bac

Au Lycée Raymond Naves, où elle suit une terminale ES, (Sciences économiques et sociales), Camille Gabilan fait partie des élèves sérieuses. En fin d'année scolaire, cette Rouffiacoise tout juste majeure, piaffe d'impatience de quitter le lycée pour se former à l'ostéopathie. En ce mois de juin, seule une dernière étape peut apporter son lot de stress et de travail intense : le baccalauréat. L'épreuve se passe cependant sans difficultés… ou presque. Sortie confiante des salles d'examens, la jeune fille est alors loin d'imaginer le cauchemar qu'elle s'apprête à vivre... «J'ai d'abord cherché mes résultats sur internet. Le site était saturé, je n'ai pas trouvé mon nom. Et sur un autre site. Rien. Je me suis donc rendue au centre d'examen, à Ozenne». Là, c'est une très mauvaise surprise qui attend Camille. «Au bureau où l'on devait me remettre les résultats, on m'a répondu que pour mon cas il n'y en avait pas. Mais qu'on allait me donner une lettre». Le cœur de la lycéenne s'emballe. Les gestes rapides, hachés, extraient la missive de son enveloppe. «Et là, j'ai failli m'évanouir. Puis j'ai éclaté en sanglots. On me disait que les résultats n'étaient pas donnés en invoquant une fraude aux examens. Comment était-ce possible ? Je n'ai jamais triché ou copié», confie-t-elle.

Prouver son innocence

Commence alors une vraie enquête menée avec ses parents qui s'adressent à un avocat. «Le rectorat a mis en avant une similitude dans les copies avec un autre candidat», explique la jeune fille. Au même moment, l'Inspection académique qui s'est réunie en commission, lui annonce qu'elle ne peut toujours pas lui répondre car son dossier est en examen. Contacté par nos soins, le service communication du rectorat confirme qu'il «y a bien eu une procédure obligatoire et spécifique comme dans de tels cas» tout en refusant «pour des raisons de confidentialité», de nous livrer des détails sur cette affaire.
Pour Camille c'est en tout cas un été sombre qui s'amorce dès l'annonce de la nouvelle. Convaincue qu'une autre personne a copié sur elle, elle veut prouver sa bonne foi. «Un jeune homme, lui aussi accusé de fraude, mais que je connaissais peu, m'a appelé plusieurs fois et tenté de me manipuler. Il souhaitait que je dise qu'on avait travaillé ensemble et que c'était pour cela que nos copies se ressemblaient. Mon père m'a dit de ne plus répondre…»
Camille se remémore alors l'épreuve de Sciences Eco qui a attiré, à juste titre, l'attention des examinateurs. «J'avais posé mes feuilles au sol car j'avais besoin de place. Ce sont les deux premières questions qui ont été copiées intégralement. Je l'ai vu après, lorsque la commission m'a montré les photocopies», explique-t-elle. Il n'y a alors pas de doute. Soutenue par ses professeurs qui n'imaginent pas de tels agissements de sa part, Camille s'appuiera également sur ses brouillons, par chance, conservés après les épreuves.
Finalement, après s'être réunie début septembre, la commission en charge du dossier finit par trouver le coupable. Elle innocente la jeune fille qui vient de recevoir, enfin, son relevé de notes. Camille décroche son bac, plus que mérité. Elle est aujourd'hui étudiante à l'Institut d'ostéopathie de Labège… et tente d'oublier cet épisode qu'elle veut rapidement ranger parmi ses plus mauvais cauchemars.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/10/05/1965651-suspectee-de-fraude-a-tort-elle-obtient-enfin-son-bac.html

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