jeudi 16 octobre 2014

Mardi, le conjoint d'une femme de 53 ans décédée samedi dernier a déposé plainte pour non-assistance à personne en danger contre le service psychiatrie de l'hôpital. Selon lui, sa compagne, souffrant d'une addiction à l'alcool et de troubles psychiatriques aurait mis fin à ses jours après le refus des médecins de l'interner.
«Elle voulait absolument être hospitalisée pour s'en sortir, elle avait des idées suicidaires», nous a-t-il expliqué. Après une double expertise médicale, vendredi soir et samedi matin, le couple quitte l'hôpital la mort dans l'âme : «Ma compagne était déçue, elle avait préparé tous ses sacs en pensant qu'elle serait internée.» Sur le trajet qui les conduit à Gruissan, puis sur la plage, sa compagne s'alcoolise abondamment et, le soir avant de se coucher, avale des cachets. Mais pas en surdose, affirme-t-il : «C'est moi qui les lui donnais parce que je n'avais plus confiance en elle, donc je surveillais.»

«non-assistance à personne en danger»

Las ! Lorsqu'il se réveille au petit matin, il la retrouve inconsciente et tente de la ranimer. En pure perte. Les pompiers constateront le décès.
Pourquoi attaque-t-il aujourd'hui en justice le service psychatrie de l'hôpital ? D'une certaine manière, parce qu'il considère que sa compagne s'est suicidée par manque de soins alors que son cas était connu. «Je pense que si elle avait été prise en charge vendredi, ça ne serait pas arrivé», dit-il.
Patrick Rodriguez, le président de l'Association audoise sociale et médicale (ASM) de Limoux, dont dépend le service psychiatrie, s'en tient aux faits. «Cette dame s'est présentée vendredi soir aux urgences de l'hôpital. Elle a été examinée par un médecin psychiatre dont le rapport précise qu'elle n'avait pas d'idées suicidaires. Samedi matin, un second médecin a donné le même avis».
Par ailleurs, après que son conjoint a appelé les secours, à Gruissan, les médecins ont constaté une mort naturelle de cette femme qui, précise-t-il, était en attente d'une place dans un établissement spécialisé dans la prise en charge de longue durée des addictions. Peut-être son décès pose-t-il la question du manque de places dans les structures de soins.

Aucun commentaire: