La victime a une main cassée, un œil crevé, définitivement perdu. Mis en examen pour « violences volontaires avec arme ayant entraîné une infirmité permanente », crime puni d’un maximum de quinze ans de réclusion, deux des Tchétchènes ont été écroués, les deux autres remis en liberté sous contrôle judiciaire strict. Un cinquième a été placé sous le statut de témoin assisté. D’autres arrestations pourraient intervenir car selon la police, ce sont « une vingtaine de Tchétchènes » qui ont participé à la curée.
Au départ, une simple dispute entre collégiennes
Croix-Rouge est le quartier où résident toutes les familles de réfugiés tchétchènes accueillies à Reims. L’honneur est une valeur sacrée. D’après l’enquête, tout aurait commencé le 26 septembre, à la suite d’une banale dispute entre deux collégiennes, l’une béninoise, l’autre tchétchène. Des insultes ont été échangées. Ce serait pour laver l’affront que le lendemain soir, plusieurs Tchétchènes auraient pris à partie une famille malienne devant son immeuble rue Pierre-Taittinger. Des amis sont venus la défendre, notamment l’étudiant béninois.« Ils se sont battus, puis ça s’est calmé. Tout le monde est reparti », raconte un proche du jeune homme, « mais le dimanche 28 septembre, l’après-midi, des gens ont vu plusieurs Tchétchènes tourner dans le quartier en voiture avec des bâtons pour chasser des Blacks. Nous, on ne l’a pas su. »
Le soir, l’étudiant s’est rendu à la maison de quartier pour écouter de la musique avec quatre camarades. « Vers 21 heures, trois Tchétchènes se sont avancés vers la porte de la MJC pour voir quelles têtes il y avait à l’intérieur. Ils ont alors sifflé, crié dans leur langue et d’un coup, au moins une vingtaine de Tchétchènes sont arrivés de partout. »
Deux des amis ont pu s’enfuir, pas les autres. D’après les témoins, les agresseurs étaient munis de « branches », de « battes de base-ball » mais aussi d’une arme blanche – peut-être un couteau – avec lequel un des assaillants a crevé l’œil gauche de l’étudiant. Tombé à terre, le garçon a reçu plusieurs coups de bâton qui lui ont fracturé la main gauche. La bande s’est ensuite retirée.
Confrontés à ces violences qu’ils qualifient d’« inédites » dans la ville, et qui ont cessé avec l’agression de la maison de quartier, les policiers de la sûreté départementale de Reims ont déployé de gros moyens pour en identifier les auteurs. Un des Tchétchènes écroués est celui qui aurait crevé l’œil de l’étudiant. L’instruction ne fait que commencer. Un Guinéen aurait été agressé l’après-midi du 28 septembre, mais recueillir des plaintes semble problématique. Une victime de la maison de quartier a refusé. Terrorisée, elle est partie se réfugier en région parisienne.
http://www.lunion.presse.fr/region/ils-se-sont-livres-a-une-veritable-chasse-a-l-homme-ia3b24n424751
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