L’auteur de ce coup de folie s’est présenté mardi devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc, poursuivi pour « violences avec usage d’une arme » à l’encontre de son ex-amie. « Elle est venue sonner à la porte de chez moi en pleine nuit et elle commençait à ameuter le quartier ! », explique l’individu, placé sous curatelle. « Mais vous n’aviez pas à descendre avec un sabre ! Ça, ce n’est pas possible ! », martèle la présidente du tribunal, Amélie Paporalkis.
La leçon ne semble guère toucher le prévenu, chez qui les gendarmes découvrent deux sabres lors d’une perquisition au domicile de l’agresseur. Sans emploi et au RSA, ce dernier assure qu’il n’était pas sous l’emprise de l’alcool ce soir-là, malgré des dérives régulières vers la boisson. L’expertise psychiatrique, elle, ne mettra aucun trouble en évidence, une injonction de soins semblant tout de même fortement conseillée.
« Une prise de conscience inexistante »
Le substitut du procureur, Sabine Marthouret, relèvera les blessures de la victime, des traces sur le cou et buccales, et surtout une « prise de conscience inexistante » chez le prévenu, « qui laisse craindre un risque de réitération dans un contexte de problématique alcoolique ». Et de requérir à son encontre 4 mois de prison avec sursis, une obligation de soins, une interdiction d’entrer en contact avec la victime et la confiscation des sabres.Sans justifier une « réaction excessive » de son client, la version livrée par Me Carine Bourel, en défense, colore la soirée d’une autre manière en décrivant « le profil particulier » de la victime. « Elle s’est excitée sur la sonnette d’alarme de l’immeuble avant de recevoir un verre d’eau sur la tête. Mon client lui a versé dessus, de sa fenêtre, pour la faire partir. Mais elle a réitéré ses insultes avec deux bouteilles de bière à la main. Elle en a cassé une contre la porte et la deuxième a été jetée à la figure de mon client qui était descendu la voir. Il vivait dans un contexte dépressif et de solitude, sa fille militaire était décédée il y a peu », dépeint l’avocate, plutôt favorable à une obligation de soins et un suivi psychologique.
Le tribunal a finalement tranché net en condamnant le quinquagénaire à 4 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve sur deux ans, à une obligation de soins, à une interdiction d’entrer en contact avec sa victime, de détenir une arme et à la confiscation des sabres.
http://www.estrepublicain.fr/justice/2014/07/10/le-sabre-dans-la-bouche
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