jeudi 10 juillet 2014

Il détrousse ceux qui l'hébergent

Vivre pour voler ou voler pour vivre. Le leitmotiv d'Antoine, ce quinquagénaire sans domicile fixe, un «vieux routard de la comparution immédiate» selon le procureur de la République, lui vaut d'avoir été condamné par le tribunal de Castres, hier après-midi, dans ce cadre-là justement. Il a écopé de deux ans de prison ferme assortis de neuf mois avec sursis.
Le milieu carcéral lui est familier. En effet, l'homme cumule les peines, une vingtaine depuis 1990, dont une majorité pour vol et quelques-unes pour escroqueries, évasions, refus d'obtempérer et agressions sexuelles. «Depuis mes 18 ans, je ne vis que de vols, déclare le prévenu sans embarras, je ne peux pas m'en empêcher.» Ayant reçu une éducation religieuse jusqu'à sa majorité, l'homme a bafoué tous les principes de la vie en société pour mener une vie de bohème… empreinte d'alcool. Sur le banc des accusés, il affiche une mine déconfite, «on m'attrape à chaque fois. Je ne comprends pas. Je suis perdu.»
Pourtant, cela faisait cinq ans qu'il n'avait pas eu de démêlé avec la justice, souligne son avocat, conscient du futur carcéral de son client.

Il vole la recette des moines

Le 6 juin dernier, à peine sorti de quatre mois de prison, Antoine se rend dans un couvent, à Saint-Côme-d'Olt, dans l'Aveyron, afin d'y être hébergé. Après deux jours passés en compagnie des moines, ce dernier les dépossède de 600 €. Suite à son larcin, il prend un taxi en direction de Rodez, où il se fait héberger par un habitant qu'il dépouillera de la même somme. Continuant son petit bonhomme de chemin, Antoine revient dans le Tarn, où il réitère ses pillages.
Lundi dernier, il tente de se faire offrir l'hospitalité à l'abbaye d'En-Calcat, près de Dourgne. Seulement, c'est le jour de silence pour les moines. Antoine trouve porte close. Il commet alors le vol de trop, celui d'une voiture près de la commune sud tarnaise. Nul besoin de forcer la porte, les clefs du véhicule sont sur le contact. Le propriétaire, qui voit sa voiture partir, décide de le poursuivre et prévient, dans un même temps, les services de gendarmerie. «Mon client conduit prudemment, plaide son avocat, il respecte même les limitations de vitesse.» Au bout de quelques minutes, du fait d'une circulation dense, Antoine est interpellé. Il sera placé en détention jusqu'à sa comparution d'hier après-midi. Désinvolte, il reconnaît tous les faits et s'en excuse, ce ne sera pas suffisant pour le tribunal castrais. On récolte toujours ce que l'on sème…

http://www.ladepeche.fr/article/2014/07/10/1915919-il-detrousse-ceux-qui-l-hebergent.html

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