samedi 22 février 2014

Agen. Après le déchaînement de violence à Jasmin, 3 ans de prison ferme requis contre l'agresseur

Quand les policiers sont appelés vers 17h30 dans un appartement agenais, ils ne s’attendent pas à trouver un tel déchaînement de violence. Les murs et le sol sont maculés de sang et l’homme qu’ils découvrent est dans un état lamentable.
C’est un voisin qui a donné l’alerte. Depuis le début de l’après-midi, après une soirée et une matinée alcoolisée, les coups n’ont cessé de pleuvoir sur la victime qui s’expliquait avec les enquêteurs sur son lit d’hôpital. Les photos que le président Ludovic Pilling présentait à ses assesseurs semblaient démontrer l’acharnement du prévenu qui se tenait à la barre hier dans le cadre de la procédure de comparution immédiate. Le passé judiciaire de cet individu de 28 ans retrace un parcours où la violence est un dénominateur commun. Mais le 19 février dernier, il a encore franchi un cap. Tout est parti d’un téléviseur fracassé par l’un de ses copains, un homme de 52 ans, qui participait à cette alcoolisation non stop. Pourquoi ? Personne ne saurait le dire. Mais ce qui est certain, c’est que le prévenu, fou de rage, commence à tabasser l’auteur de la destruction et avoue lui-même qu’entre les interludes où les deux hommes tentent de se parler, la correction reprend de plus belle. Quinze jours d’ITT, une hospitalisation avec la figure en bouillie, ne vont pourtant pas convaincre la victime de porter plainte contre celui qu’il considère toujours comme son ami. «On s’entend bien quand on a pas bu».
Il apparaît que celui qui avait donné l’alerte était présent tout au long de l’agression et le prévenu se plaindra au président : «il nous regardait, je lui ai demandé d’intervenir mais il n’a rien fait. On dirait qu’il y prenait plaisir et s’il a téléphoné c’est parce qu’il a eu peur d’être accusé de non assistance à personne en danger». Sorte de cynisme qui désarçonne et offusque le président.
Le procureur s’indigne et s’emporte devant cette attitude de l’agresseur qui tente toujours de se défausser sur les autres. «Chez les délinquants, il y a toujours plus lâche que soi !» «Les violences sont en vous» scande t-il après avoir appris que les différents suivis judiciaires auxquels l’homme avait été condamné restaient dans le domaine des projets. «Si on ne les traite pas, elles vous suivront». Il requérait trois ans de prison ferme. Me Gillet s’efforçait de comprendre et de faire comprendre au tribunal ce qui avait pu motiver une telle perte de contrôle de soi. Elle revenait sur la précarité sociale du prévenu qui depuis peu s’était stabilisé dans un appartement avec sa compagne. Le téléviseur aurait-il symbolisé un début d’équilibre pour cet homme sans repères ?
Le tribunal a mis sa décision en délibéré.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/02/22/1823967-agen-apres-dechainement-violence-jasmin-3-ans-prison-ferme-requis.html

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