Toute l’affaire était partie d’un courrier rédigé en 2011 par une auxiliaire de vie scolaire ayant travaillé avec l’enseignant et qui dénonçait, au bout de deux ans, des faits de violences (“baffettes”, “tapettes", oreilles tirées, propos insultants). Alertée par le directeur de l’école, l’inspection académique avait suspendu l’enseignant à titre conservatoire. À Saint-Jean-en-Royans, un comité de soutien, fort de 150 membres, s’était constitué autour de l’enseignant.
5 des 7 parties civiles prennent la défense de l’enseignant
Et hier tout a commencé par un “coup de théâtre” d’une des parties civiles. Me Tourrette annonce d’emblée : « Je suis une fausse partie civile mais une vraie porte-parole de cinq des sept familles dont les enfants ont été cités. Trois des enfants représentés n’ont en effet jamais fait aucune déclaration contre le prévenu. Quant aux deux autres, leurs parents ont, après explication avec l’enseignant, admis les faits de sanction. Les enfants de ces cinq familles aimaient cet instituteur ». Des propos qui rejoignent ceux des témoins, cités par la défense qui, tous, décrivent un homme calme, discret, soucieux de ses élèves.Les deux autres parties civiles s’attacheront à faire le travail du Parquet et à dresser l’accusation. Ils décrivent des « vexations » et des méthodes éducatives à l’ancienne. « Il avait du mal à se contrôler avec certains élèves » estime Me Poizat qui regrette que l’enseignant n’admette aucun dérapage. Me Vitale invoque un homme « fatigué », aux méthodes « non linéaires ». Tous deux réclament 1 500 € de dommages et intérêts pour les enfants et l’euro symbolique pour les familles.
“Complot” contre “méthodes dépassées”
Aux parties civiles l’accusation, et au ministère public... la défense. Pour le procureur, « il n’y a pas eu maltraitance généralisée ». Et de décrire une « ambiance exécrable dans cette école et un règlement de comptes manifeste ». La lettre envoyée pendant l’absence de l’enseignant parti en classe de mer ? « C’est pas joli, joli » insiste-t-il. La loi dit qu’on n’a pas le droit de toucher un enfant, et le ministère public, en évoquant des méthodes dépassées, estime que celle-ci a été enfreinte pour quatre des sept enfants. Mais il ne réclame pas de peine pour l’enseignant, estimant que « les choses doivent à présent s’apaiser ».Dès lors, Me Flaud pour la défense, déroulera avec force la thèse du « complot », fomenté par les deux autres collègues de l’école. Stigmatisant la « démesure », « l’instrumentalisation des enfants et de leur parole », l’absence de preuves et les mensonges, il dénonce une « machine à détruire » un homme déjà broyé.
Décision le 22 mars prochain.
http://www.ledauphine.com/faits-divers/2014/02/21/l-instituteur-a-la-recherche-de-son-honneur-perdu
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