21 000 heures de tâche indues
Cette agression intervient dans un contexte difficile pour les fonctionnaires de police de Perpignan. En fin de semaine dernière, trois policiers de la Bac avaient été blessés alors qu'ils poursuivaient un automobiliste, ivre et sans permis, qui avait refusé d'obtempérer. Lundi dernier, lors d'un contrôle nocturne sur l'A9, c'est un fonctionnaire de la Paf qui a échappé dans un réflexe à un fuyard qui lui fonçait dessus en voiture.Pour les syndicats, il est donc urgent qu'une réponse soit apportée à cette situation, à tous les niveaux. "Nous avions été reçus par le procureur de la République la veille, comme il le fait régulièrement. Il nous avait déjà assuré que notre demande de sévérité à l'égard de ceux qui agressent les policiers serait prise en compte, explique Antoine Cuevas, secrétaire départemental d'Alliance police nationale. Mais il faut également nous donner les moyens de travailler ! Alors que nous n'avons cessé de perdre des fonctionnaires de police depuis 2009, les heures allouées aux tâches indues comme le transport au tribunal ou les gardes à l'hôpital ont explosé en 2013 : 21 000 heures…".
Le mineur laissé libre
Même constat pour Pierre Ceriana, secrétaire départemental de SGP Unité Police FO. "C'est un véritable ras-le-bol. Cela fait des mois que nous n'arrêtons pas de communiquer sur des policiers blessés ! Les problèmes d'effectifs, c'est une réalité : actuellement, pour tourner correctement, il faudrait injecter 20 fonctionnaires supplémentaires…Alors, les caméras de vidéo-protection, c'est bien, agrandir la ZSP, nous n'y sommes pas opposés, mais cela ne peut se faire sans des moyens en effectifs et en matériel nécessaires pour assurer à la fois la sécurité des policiers, et celles des citoyens".SGP Unité Police FO appelle donc les policiers à une 'grève du zèle' mercredi prochain, afin de limiter leur exposition aux risques qu'ils encourent chaque jour à Perpignan. Jeudi soir, après avoir été déféré devant le parquet, le mineur à l'origine du coup de poing a été placé sous contrôle judiciaire et laissé libre. Une décision accueillie comme un "véritable coup de massue" par des policiers "dépités", selon les termes d'Alliance Police nationale.
"Je suis le premier à le déplorer"
Jean-François Scoffoni, directeur départemental de la sécurité publique, a condamné l'agression dont a été victime le fonctionnaire de police mercredi soir. "Je suis le premier à déplorer cette agression, et je souhaite au fonctionnaire blessé un prompt rétablissement. Ce qui s'est passé en zone de détention est une agression par un gardé à vue, comme malheureusement des policiers sont agressés également sur la voie publique. C'est lié au métier de policier, même si on ne peut, à nouveau, que déplorer cet état de fait. Mais en zone de détention, l'effectif présent était tout à fait normal : on ne peut tout de même pas mettre dix fonctionnaires par gardé à vue ! On peut toujours rêver d'avoir plus d'effectifs à Perpignan, et le chef de service que je suis attire régulièrement l'attention de l'administration à ce sujet. Mais en l'occurrence, en 2013, un effort considérable a été fait, qui nous place au-dessus de l'effectif de référence pour une ville comme Perpignan"http://www.lindependant.fr/2014/01/31/un-policier-frappe-par-un-mineur-la-colere-gronde-au-commissariat,1841834.php
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