vendredi 31 janvier 2014

Frappé par un mineur, un policier gravement blessé : colère au commissariat de Perpignan

C'est un nouvel incident survenu mercredi soir qui a fait sortir de leurs gonds les syndicats de police de Perpignan. Dans la journée, deux jeunes frères avaient été interpellés pour des vols avec violence, et placés en garde à vue. Or vers 20 h, à la faveur d'une demande d'accès aux WC, l'un d'eux, âgé de 16 ans refuse de réintégrer sa geôle, et s'en prend au policier chargé de veiller sur les gardés à vue. Le ton monte, et un policier de la sûreté départementale tente de s'interposer. C'est à ce moment que le jeune récalcitrant lui assène un violent coup de poing au menton. Le policier s'effondre et sa tête heurte le sol en béton. Dans un premier temps inconscient, il sera transporté à l'hôpital et subira de nombreux examens. Il ne pourra reprendre ses fonctions avant le mois de mars.

21 000 heures de tâche indues
Cette agression intervient dans un contexte difficile pour les fonctionnaires de police de Perpignan. En fin de semaine dernière, trois policiers de la Bac avaient été blessés alors qu'ils poursuivaient un automobiliste, ivre et sans permis, qui avait refusé d'obtempérer. Lundi dernier, lors d'un contrôle nocturne sur l'A9, c'est un fonctionnaire de la Paf qui a échappé dans un réflexe à un fuyard qui lui fonçait dessus en voiture.
Pour les syndicats, il est donc urgent qu'une réponse soit apportée à cette situation, à tous les niveaux. "Nous avions été reçus par le procureur de la République la veille, comme il le fait régulièrement. Il nous avait déjà assuré que notre demande de sévérité à l'égard de ceux qui agressent les policiers serait prise en compte, explique Antoine Cuevas, secrétaire départemental d'Alliance police nationale. Mais il faut également nous donner les moyens de travailler ! Alors que nous n'avons cessé de perdre des fonctionnaires de police depuis 2009, les heures allouées aux tâches indues comme le transport au tribunal ou les gardes à l'hôpital ont explosé en 2013 : 21 000 heures…".
Le mineur laissé libre
Même constat pour Pierre Ceriana, secrétaire départemental de SGP Unité Police FO. "C'est un véritable ras-le-bol. Cela fait des mois que nous n'arrêtons pas de communiquer sur des policiers blessés ! Les problèmes d'effectifs, c'est une réalité : actuellement, pour tourner correctement, il faudrait injecter 20 fonctionnaires supplémentaires…Alors, les caméras de vidéo-protection, c'est bien, agrandir la ZSP, nous n'y sommes pas opposés, mais cela ne peut se faire sans des moyens en effectifs et en matériel nécessaires pour assurer à la fois la sécurité des policiers, et celles des citoyens".
SGP Unité Police FO appelle donc les policiers à une 'grève du zèle' mercredi prochain, afin de limiter leur exposition aux risques qu'ils encourent chaque jour à Perpignan. Jeudi soir, après avoir été déféré devant le parquet, le mineur à l'origine du coup de poing a été placé sous contrôle judiciaire et laissé libre. Une décision accueillie comme un "véritable coup de massue" par des policiers "dépités", selon les termes d'Alliance Police nationale.

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