En cette fin de journée hivernale, à Plancher-les-Mines, Hassan Talbi s’est beaucoup alcoolisé en compagnie d’un ami. On ne compte pas en verres mais en litres. Enervé, il s’approche au hasard d’une voiture et commence à frapper dessus. Alerté par le bruit, son propriétaire sort de son domicile voisin et essaye de raisonner l’énergumène. Peine perdue. Son compagnon de beuverie tente de s’interposer, muni d’une batte de base-ball. Hassan Talbi se saisit alors, dans le coffre, d’une hache. Il la tient à deux mains et menace le jeune père de famille. Son épouse, enceinte de 7 mois et demi, assiste à la scène derrière la fenêtre de son domicile.
Une scène qui la hante
Quand elle voit son mari en danger, elle vole à son secours, se saisissant d’un club de mini-golf, faisant office de tisonnier. Présente hier matin, elle est venue raconter, avec beaucoup de calme et de dignité, cette scène qui la hante toujours. « Je n’ai pas réfléchi. Je suis sortie et j’ai crié “Ne le tue pas”. Il s’est précipité sur moi », raconte-t-elle. Son mari s’interpose alors et pare le coup de hache avec le club de mini-golf qui vole en éclats. Le mari aura le bras cassé, sa femme sera touchée au ventre et à la cuisse. Mais le traumatisme psychologique sera le plus marquant. « Ça fait 18 mois que je reste cloîtrée chez moi. Il faut que j’arrête d’avoir peur », témoigne-t-elle, affrontant le regard de son agresseur. Il lui exprimera à plusieurs reprises ses regrets, qu’elle n’est visiblement pas prête à accepter. Au fil de l’audience, Hassan Talbi tentera d’atténuer sa responsabilité, niant la volonté de tuer et le fait d’avoir su qu‘elle était enceinte. Il n’aura pas réussi à convaincre la procureure de la République, Céline Fassey, qui fustige « l’attitude de M. Talbi qui reste dans ses dénégations. » Elle rappelle qu‘il est tout sauf un « enfant de chœur » et requiert une peine de dix ans d’emprisonnement assortie de trois ans avec sursis.Me Moser insiste dans sa plaidoirie sur la « dangerosité extrême » du prévenu, étayée par le rapport de l’expert psychiatre. Et met également en lumière le traumatisme subi par ses clients. Me Magali Pagnot, avocate de la défense, s’emploiera à essayer de décoller l’image de « monstre » d’Hassan Talbi. Elle y réussira un peu, finalement, car le tribunal condamnera son client à une peine de six ans de prison ferme
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/07/06/six-ans-ferme-pour-l-agresseur-a-la-hache
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