Cela faisait quatre ans et demi que le meurtrier présumé de Catherine Burgod était dans le collimateur de la justice. Non pas parce que cet homme de 38 ans aurait le profil d’un grand criminel. Au contraire. Mais parce que, dès le 19 décembre 2008, quand la responsable de l’agence postale de Montréal-la-Cluse avait été trouvée dans une mare de sang, après avoir reçu vingt-huit coups de couteau, les gendarmes s’étaient intéressés aux occupants d’un immeuble situé juste en face. Plusieurs logements étaient habités par une population précarisée, parfois des marginaux avec des problèmes de toxicomanie.
Le suspect arrêté à Rochefort (Charente-Maritime), la semaine dernière, n’était pas originaire de la commune. Il y vivotait en touchant les minima sociaux et connaissait des problèmes de toxicomanie.
À l’époque, il menait plus ou moins une carrière d’acteur au cinéma et à la télévision. Pas dans des films grand public mais plutôt des films d’auteur. Une carrière lancée à l’âge de quinze ans, après qu’un réalisateur l’eut repéré parmi des jeunes d’un foyer de la région parisienne, pour endosser un rôle de petit délinquant à la dérive.
Après le meurtre, il avait été placé en garde à vue, comme d’autres marginaux du quartier, mais rien n’avait été retenu contre lui. Il avait quitté le département à l’été 2009, mais il était resté dans le collimateur des enquêteurs. Le père de la victime l’avait également surpris en pleurs sur la tombe de sa fille, sans qu’il puisse donner d’explications.
Placé sur écoute téléphonique, il aurait notamment eu une conversation où il avouerait le meurtre, et le vol d’une somme de 3 000 euros, parlant même de se dénoncer.
Mais samedi, lors de sa mise en examen, il a nié être l’auteur du meurtre. Le juge d’instruction et le procureur Denis Mondon avaient requis son placement en détention provisoire. Mais la juge des libertés et de la détention (JLD) l’a placé sous contrôle judiciaire, estimant qu’il n’y avait pas de risque qu’il tente d’échapper à la justice et que les charges contre lui, notamment les éléments matériels, n’étaient pas suffisantes.
Après l’appel, lundi dernier, de cette remise en liberté par le procureur Denis Mondon, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon se prononcera jeudi prochain sur son incarcération.
http://www.leprogres.fr/faits-divers/2013/07/06/meurtre-de-catherine-burgod-en-2008-la-detention-du-suspect-examinee-jeudi
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