Nous envoyons en détention des gens dont nous ne pouvons pas admettre qu’ils ne soient pas en sécurité !", tonne la présidente Laporte. Dans le box des prévenus, les deux grands gaillards ne semblent pas impressionnés. Habitués de la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (VLM), ils comparaissent - avec un troisième mis en cause qui n’a pas voulu être extrait - pour avoir passé à tabac un autre détenu au moment de la promenade.
La raison ? On ne la connaîtra sans doute jamais. Un peu parce que la victime venait juste d’arriver à VLM et qu’elle est nîmoise... Mais surtout parce qu’il y a eu une stupide histoire de regard, ce 13 mars au matin.Coups de poing, coups de pied
"Je lui ai demandé si c’était lui qui avait agressé le surveillant, il m’a dit “non”. Cinq minutes plus tard, on a commencé à se regarder. “Qu’est-ce qui y’a ?” qu’est-ce qui y’a ?” et c’est parti, on s’est insulté, raconte Fouad. Je l’ai vu serrer le poing et j’ai fait l’erreur de mettre le premier coup... Je sortais dix jours après... J’ai 30 ans, je veux arrêter tout ça." Le détenu prend une volée de coups de poing. Et lorsque Boufaldja, 26 ans, le copain de Fouad, arrive, il lui assène des coups de pied dans la tête...Le pronostic vital de la victime a été engagé pendant plusieurs jours, l’ITT (incapacité totale de travail) était fixée au final à 45 jours. "Je suis arrivé pour le sauver et il m’a dit “Va te faire enc..., fils de p...” J’ai pété les plombs, je lui ai mis deux coups de pied", reconnaît Boufaldja. Abdelouassed, le troisième protagoniste, est lui aussi venu participer à la curée. Avant que, grands seigneurs, les agresseurs n’amènent le blessé à l’infirmerie...
Un prisonnier "paquet de nerfs"
"Je voulais l’aider ! Pourquoi je l’aurais amené à l’infirmerie ? Sinon, je l’aurais fini !" lance Boufaldja, véritable boule de nerfs n’hésitant pas à hausser le ton devant la présidente : "C’est pas équitable ! Vous n’êtes qu’à charge !"Le 13 mars, ce même Boufaldja, déjà condamné par la cour d’assises des mineurs pour des violences ayant entraîné la mort, s’est fendu d’une bordée d’insultes sur un surveillant de VLM : "Je vais te tuer, je vais passer un coup de fil et des mecs vont te faire la peau, ne t’inquiète pas." Tous les trois ont ajouté une ligne sur leurs casiers judiciaires déjà chargés : le tribunal les a condamnés à un an de prison ferme.
http://www.midilibre.fr/2013/06/02/pour-un-regard-le-detenu-est-laisse-dans-le-coma,709176.php
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