En l'espace d'un an, trois personnes sont décédées, dont deux par overdose, dans un appartement, avenue Miossec, à Quimper. Les habitants de l'immeuble n’en peuvent plus. Ils ont écrit au procureur et ont lancé une pétition.
C’est une belle résidence de standing, située à quelques centaines de mètres de l’Odet, dans le quartier du Cap Horn. Mais ce bel endroit renferme un véritable calvaire pour une poignée d’habitants qui crient leur « ras-le-bol ».
Trois morts en un an
Les faits se déroulent dans un appartement du 2e étage : fêtes improvisées, tapages, dégradations, bagarres, menaces, drogue. Dans ce logement vit une jeune femme, seule et handicapée moteur. Elle est placée sous curatelle et suivie par l’Union départementale des associations familiales du Finistère (Udaf), basée à Quimper.
Loué à cette jeune femme, le studio serait un lieu de consommation de drogues. Trois hommes sont décédés dans cet appartement. Le premier décès a eu lieu il y a un peu plus d’un an, le deuxième remonte au 12 octobre et le dernier s’est produit il y a une semaine, mardi 29 janvier.
Le procureur saisi
Une enquête a été ouverte par le parquet de Quimper. « Effectivement, il y a eu un certain nombre de décès, dont deux sont officiellement liés à une overdose. En ce qui concerne le troisième, nous ne connaissons pas encore l’origine de la mort. L’enquête se poursuit », explique Eric Tuffery, le procureur de la République qui a reçu le courrier de résidents émus par la situation.
Les habitants de ce petit immeuble de quatre étages, qui souhaitent rester anonymes, comme d’autres occupants, témoignent, sous le choc : « Dans cet appartement, il y a eu des morts, nous vivons dans l’angoisse ! Des toxicomanes viennent s’y réfugier, nous le voyons tous les jours », explique cette voisine.
« Il y a une semaine, il y avait une quinzaine de secouristes, des policiers, des pompiers. J’ai été entendu par la police. Ils m’ont dit que l’homme était mort d’overdose après avoir absorbé des substances achetées sur Internet », indique une résidente.
Les résidents ajoutent : « On fait tout pour se faire respecter. On leur demande de baisser le son. » En vain. « Puisque ça ne marche pas comme ça, on appelle la police, on interpelle également les pouvoirs publics, comme le maire, Bernard Poignant, et bien évidemment, le syndic de copropriété, la société Nexity. »
L'Udaf ne peut intervenir
Mais la situation n’évolue guère. En tout cas, pas dans le sens voulu par les locataires. « La police vient, elle patrouille, mais lorsqu’elle repart, ça recommence. On a aussi porté plainte. Mais rien n’y fait. La prochaine étape, c’est quoi ? Le déménagement. On sait déjà que plusieurs habitants vont plier bagage. C’est dommage, mais si personne ne nous aide… » Ces conditions de vie posent de véritables questions. « Il y a, j’en suis certaine, non-assistance à personne en danger. Nous, les résidents, nous devons faire quelque chose avant qu’il ne soit trop tard. »
Du côté de l’Udaf, on dit être au courant depuis de nombreuses années de cette situation. « Nous avons effectué plusieurs signalements au procureur de la République. Malheureusement, nous sommes partagés entre la protection de la personne et le respect de sa vie privée. Elle est libre de recevoir qui elle veut. Et, dans le même temps, nous sommes dans une situation de vulnérabilité. C’est un problème de police et un problème de gestion locative », explique le responsable.
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