Pour ne pas que l’histoire se répète, Suzanne Deville, présidente du syndicat organisateur du marché, explique que, « contre ce fléau, nous souhaitons mettre en place une étroite collaboration avec les gendarmeries et inciter nos adhérents maraudés à déposer plainte. Par ailleurs, nous avons organisé une première commande groupée d’appareils photographiques à détection infrarouge qui s’avèrent très efficaces. La qualité des premiers clichés a permis de reconnaître très nettement certains maraudeurs et de constater qu’ils parcourent des dizaines de kilomètres pour remplir illégalement leurs paniers. Cela va nous permettre de prendre des mesures adéquates… » Depuis le 1er juillet 2012 et l’entrée en vigueur du nouveau code forestier, les peines ont été alourdies. Un voleur de truffes peut désormais encourir 45 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement, et ce dès la première prise, même s’il est pris dans une propriété non close et sans panneau.
Lors du 5e marché aux truffes fraîches de Brégnier-Cordon le 19 janvier, seuls 3,5 kg ont pu être proposés à la vente (jusqu’à 990 euros le kg en catégorie extra) et ce, malgré l’entrée en production progressive des plantations bugistes. Pourquoi une production si réduite ? « Ce n’est qu’au bout de sept à dix ans que les arbres mycorhizés peuvent produire et si, au bout de quinze ans, 10 % de ses arbres produisent, le trufficulteur bugiste peut s’estimer très chanceux », explique Suzanne Deville. Inventés par l’Institut national de recherche agronomique dans les années 1970, les arbres mycorhizés (chênes, noisetiers, charmes ou autres) sont ensemencés avec des spores de truffes. Pour devenir truffières, les plantations nécessitent un travail conséquent d’entretien des arbres et du sol.
La météo joue un rôle fondamental ; l’excès de précipitations au printemps 2012 a empêché la maturation des truffettes et le froid de décembre a gêné les chiens lors du cavage (reniflage et le marquage de la truffe sous les arbres, NDLR). Une race se distingue dans cet exercice : le lagotto romagnolo. Ce chien d’origine italienne possède des qualités innées pour trouver la truffe et est aujourd’hui plébiscité.
En ces périodes hivernales, les trufficulteurs préfèrent ne pas piétiner le manteau neigeux afin de lui garder son rôle protecteur contre le gel. « Contre ces facteurs, le trufficulteur ne peut rien et, par bonheur, la nature reste maîtresse », sourit la présidente.
Syndicat des trufficulteurs du Bugey, rue du 133e -RI à Belley.
45 000 euros d’amende et trois ans de prison
http://www.leprogres.fr/ain/2013/02/03/des-appareils-photo-piegent-les-voleurs-de-truffes-sur-les-plantations-du-bugey
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