Valérie Dabe multiplie les démarches pour faire changer la signalétique de la RD 10 à Cuis, à l'endroit même où son ami Willy Jouvenaux a trouvé la mort le 21 décembre.
Sa dignité dans l'épreuve incite le respect. Sa démarche suscite l'admiration. Aucun mot, pourtant, n'est assez fort pour décrire les motivations qui sont aujourd'hui celles de Valérie Dabe.
« Le 21 décembre dernier, j'ai vécu la pire journée de toute ma vie. Je refuse qu'une autre famille vive à nouveau un tel drame », confie la jeune femme dont la frêle stature ne reflète en rien son courage et sa détermination. Cette jeune maman de 34 ans transcende sa douleur pour mener un combat qu'elle entend voir aboutir.
Pas de vitesse pas d'alcool
Le 21 décembre 2012, Willy Jouvenaux, le compagnon de Valérie, trouvait la mort sur la RD 10 à Cuis au guidon de sa moto. Ce jour-là, ce père de famille de 41 ans, originaire de Plivot, était venu percuter l'arrière d'un camion alors qu'il effectuait une balade avec un ami.
« Il avait son permis moto depuis 10 ans mais Willy était un homme responsable, pas un fou de la vitesse », explique Valérie. Depuis, la jeune femme multiplie les démarches administratives.
Sur la table de son salon, des dossiers rompent avec la sérénité du lieu. « C'est Willy qui avait fait tous les travaux, la décoration. Il voulait la maison dont on avait toujours rêvé », confie Valérie. Au mur, sur le frigo, des photos. Le temps du bonheur pour Willy, Valérie, Estébane et Cléa.
Il y a quelques jours, Valérie explique s'être rendue à la gendarmerie pour connaître les résultats de l'enquête sur la mort de Willy. « Ils confirment ce que j'ai toujours su. Il n'y avait pas de vitesse excessive et bien sûr pas d'alcool chez Willy ».
À son retour, Valérie décide d'aller annoncer la nouvelle à Willy. « Je vais au cimetière très souvent. J'en ai besoin… » Une grande tristesse mais pas de larmes. La jeune femme se doit d'être forte pour ses enfants.
Une ligne continue sur la route
C'est donc logiquement à son compagnon qu'elle a confié en premier sa démarche. « Je suis persuadée que si la signalétique était différente sur cette partie de la RD 10, Willy serait toujours là », confie-t-elle.
Selon elle, le camion en cause dans l'accident de Willy descendait d'un chemin pour rejoindre la route principale. Il a coupé la route pour tourner à gauche. C'est à ce moment-là que la moto de Willy Jouvenaux serait venue percuter l'arrière du poids lourd.
Pour Valérie, « soit on met un panneau en bas du chemin interdisant de tourner à gauche. Dans ce cas-là, les véhicules rejoignent un rond-point situé 200 mètres plus loin sur la droite pour repartir dans l'autre sens. Soit, on installe une ligne continue sur la route et là, le code de la route impose de tourner à droite vers le même rond-point ».
Rien de plus facile aux yeux de Valérie Dabe qui ne comprend pas la difficulté. Depuis, cette jeune maman a écrit au maire, au président du conseil général et à la circonscription des infrastructures et du patrimoine. « Que Willy ne soit pas mort pour rien surtout ! »
Surtout que plus jamais, une épouse, une mère, une fille ne soit obligée de se rendre sur les lieux où l'être aimé est parti. « Le soir de l'accident, dans la nuit, j'ai voulu voir où le drame avait eu lieu. J'en avais besoin. Je ne voulais pas que quelqu'un d'autre retrouve des affaires ayant appartenu à Willy ».
Pendant 10 jours, Valérie se rendra quotidiennement à Cuis pour récupérer des morceaux de la moto de son compagnon, ses gants, sa montre, son bracelet. « Toute cette douleur, je veux l'éviter à une autre ».
Elle sait pourtant que des drames comme celui qui a coûté la vie à Willy se produiront encore. « Mais pas à cet endroit précis. Je dois mener ce combat pour Willy. C'est lui qui m'a appris à me battre pour les bonnes causes ».
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/le-combat-de-valerie-apres-la-mort-de-willy-dans-un-accident-de-moto
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire