mercredi 21 novembre 2012

Vendée. Le cauchemar d’un ado enlevé pour un vol qu’il n’avait pas commis

Dans la commune rurale de 7 500 habitants du Poiré-sur-Vie (Vendée), un adolescent de 15 ans a été frappé, enlevé et séquestré pour un vol qu’il n’avait pas commis. « C’est une histoire qui dépasse l’entendement. On est choqué », confie Didier Mandelli, le maire UMP de cette petite commune.
Enlevé samedi soir
La scène se déroule samedi dernier. Mathias (1) sort de la pizzeria avec ses amis quand deux hommes descendent d’une voiture, armés de gourdins. Ils se dirigent vers le groupe en vociférant, donnent des coups sur les scooters. Affolés, les jeunes courent se réfugier dans une salle municipale. Mathias n’aura pas le temps de s’enfuir. Il est embarqué de force dans la voiture sous les yeux de sa copine Marion, 14 ans, terrorisée. L’adolescent sera relâché une bonne demi-heure plus tard, la tête ensanglantée et couvert de contusions. Ce sont les parents de Mathias, qui en se rendant sur les lieux de l’enlèvement, récupéreront leur fils, perdu au milieu de la route.
Un homme à bout
Les deux hommes, interpellés à leur domicile dimanche matin, ont été jugés en comparution immédiate lundi. L’un d’eux habite la commune. Il s’agit d’un fonctionnaire de 54 ans, exaspéré par les dégradations dont il est victime. À plusieurs reprises, il a eu ses pneus crevés, les vitres de sa voiture cassées… Une série qui s’ajoute à des problèmes familiaux et de santé. « Ce sont deux hommes au parcours sans histoire, assure Me Boucher-Chiale, l’avocate de l’un d’eux. Ils étaient exaspérés et voulaient récupérer les noms de ceux qui abîmaient leur véhicule. » La veille de leur expédition, on leur avait volé le GPS. La goutte d’eau. Mathias, lui, était à un concert à 70 km de là…
Des parents sous le choc
Le tribunal a fait preuve de clémence en les condamnant respectivement à 8 mois et 4 mois de prison avec sursis. Le procureur, qui avait réclamé 2 mois de prison ferme pour l’un et 3 mois pour l’autre, réfléchit à faire appel. Du côté des parents de Mathias, encore sous le choc, on « hallucine ». « On ne peut pas tout excuser et on voudrait qu’ils mesurent ce qu’ils ont fait. »

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