Au n°26 de la rue de la Fontaine à Juillan, une petite maison blanche à un étage, coquette et soignée. C'est là que samedi, un peu avant 22 heures, une femme de 60 ans a failli perdre la vie. Une femme dont les enquêteurs ont pour l'instant refusé de donner l'identité, par souci de protection et par souci d'enquête, bien sûr, puisque c'est sur son seul témoignage que cette même enquête a débuté. Cette dame venait tout juste de rentrer sa voiture en marche arrière dans le garage attenant à la maison et qui communique par une porte dans un petit hall menant directement au salon. Et c'est là, selon ses premières déclarations aux enquêteurs, que son mari, Joseph M., l'attendait, armé d'un fusil de chasse et lui aurait crié : «Cette fois, je vais te tuer !».
Courageusement, elle aurait saisi le canon de l'arme et dirigé le fusil vers le plafond. Une lutte s'est engagée entre les deux époux et les deux coups sont partis. La bagarre s'est poursuivie, où la dame aurait reçu plusieurs coups de la part de son mari : elle a été blessée à la main. Elle a tout de même réussi à s'enfuir et à se réfugier chez des voisins qui ont aussitôt donné l'alerte. Pompiers, Samu et gendarmes sont arrivés très vite, à 22 h 15, ainsi que le vice-procureur de la République, Jean-Luc Puyo.
D'après les premiers éléments de l'enquête, le couple n'en serait pas à sa première dispute. Des disputes, toujours selon les déclarations de l'épouse, sur fond d'alcool un peu trop présent, voire de médicaments. Le retraité avait-il bu ce samedi ? On ne le sait pas encore. Quand les enquêteurs sont arrivés sur place, ils l'ont retrouvé endormi sur le canapé du salon, manifestement dans un état second : il a été immédiatement transporté aux urgences de l'hôpital de Tarbes où il a été pris en charge. Hier, des analyses étaient toujours en cours pour savoir s'il y avait eu prise d'alcool ou de toxiques, ou les deux à la fois.
«Ce monsieur n'a toujours pas été entendu. Nous avons ouvert notre enquête sur le seul témoignage de la dame. Une information a été ouverte pour tentative d'assassinat, puisqu'il y a eu guet-apens et préméditation. Mais nous n'excluons aucune piste pour l'enquête et nous avons encore de nombreuses vérifications à faire», nuançait, hier matin, le procureur Puyo.
Un couple très discret
Hier, la rue de la Fontaine était pratiquement déserte et les voisins chez qui s'est réfugiée la dame étaient interrogés par les gendarmes. Quelques maisons plus loin, un petit attroupement s'était formé, intrigué par le ballet des voitures de gendarmerie et le fourgon de l'identification criminelle : «Nous n'avons rien entendu, aucun coup de fusil. Par contre, nous avons vu plein de pompiers et de gendarmes, hier soir. On ne sait pas ce qui s'est passé». Normal que les voisins n'aient rien entendu puisque les coups de feu ont éclaté à l'intérieur de la maison. Quant au couple, il est décrit comme «discret. On ne les voyait presque pas, on les croisait très peu. Bonjour, c'est tout. On ne les connaît pas vraiment».En milieu d'après-midi, hier, Joseph M. était envoyé à l'hôpital psychiatrique de Lannemezan, à la demande du médecin tarbais qui l'avait pris en charge après son arrivée aux urgences : «Dès qu'il sera audible, nous l'entendrons et nous prendrons sa version des faits, ajoutait Jean-Luc Puyo, en fin d'après-midi. Pour l'instant, il ne semble pas qu'il soit en état d'être entendu».
http://www.ladepeche.fr/article/2012/11/26/1498557-chloe-raconte-son-enlevement-sur-m6-j-ai-eu-peur-de-mourir.html
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