«C'était un accident. Jamais je n'aurais tiré sur un de mes fils. Aujourd'hui, ma famille est détruite et je me retrouve seul. » Jean-Luc Bresson, qui comparaît depuis lundi devant les assises de la Gironde pour assassinat, ne change pas de position (lire notre édition d'hier). Le soir du 12 février 2011, son fils Grégory a été abattu d'un coup du fusil de chasse qu'il tenait dans ses mains, sur le pas de sa porte, à Lormont, mais il n'a « pas voulu tirer ».
Depuis le début du procès, tous les proches de l'accusé, enfants ou ex-compagnes, l'ont accablé. Tous et toutes ont évoqué un homme sous l'emprise de l'alcool, violent dans l'univers familial.
« Je connais le personnage, souvent il a voulu nous tuer, affirmait dans un sanglot son ex-épouse, mère de Grégory. « Lorsqu'on habitait à Gauriaguet, on était dans sa maison à lui. Il lui est arrivé de me mettre à la porte. C'était une période très dure. Je n'osais pas partir par peur qu'il tue toute ma famille. »
Jean-Luc Bresson écoute ces propos les yeux dans le vide. Hier matin, l'expert en balistique est venu dire que, selon son analyse, la thèse accidentelle, telle que définie par l'accusé, ne tenait pas. Seule la sœur de Jean-Luc Bresson est venue témoigner en sa faveur. « Je n'ai jamais assisté à aucune scène de violence. J'ai douze ans de plus que Jean-Luc et je me suis mariée à 18 ans. J'ai été beaucoup absente au fil des mutations de mon mari, en France et à l'étranger. Mais je sais qu'il n'a pas pu faire ça volontairement. »
Sous les balles du FLN
Elle parle de l'enfance en Algérie où ils sont nés et des deux fois où elle s'est jetée sur son petit frère pour le protéger des balles du FLN. Le soir des faits, elle dit en être sûre, son frère avait peur. Il venait d'y avoir une dispute avec son autre fils, Jean-Marie. « Je crois que Jean-Luc a paniqué quand il a entendu quelqu'un tambouriner à la porte », dit sa sœur.
Les plaidoiries des deux avocats des parties civiles, Me Mercam et Me Vincens, auront lieu ce matin, suivi par le réquisitoire de l'avocat général, Dominique Hoflack. Les plaidoiries des deux avocates de la défense, Me Roquain-Bardet et Me Durand, dont la tâche sera rude, se dérouleront en début d'après-midi
http://www.sudouest.fr/2012/11/21/c-etait-un-accident-884993-2971.php
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