jeudi 22 novembre 2012

Le haschich était importé du Maroc de père en fils

Dans la famille Akachar, on importait la résine de cannabis de père en fils. Les deux accusés ont été condamnés jusqu’à sept ans de prison pour un vaste trafic portant sur des centaines de kilos.
Jugés cette semaine, Driss Akachar, 63 ans, absent pour cause de grave maladie, et Chakir Akachar, 32 ans, ont, malgré les dénégations de ce dernier, écopé jusqu’à sept ans de prison pour un vaste trafic portant sur plusieurs centaines de kilos de drogue entre le Maroc, l’Italie et la France, entraînant dans leur chute quatre autres prévenus (*).

L’enquête a démarré du Maroc
Une fois n’est pas coutume, l’enquête a démarré du Maroc, du port de Tanger, où, entre janvier et septembre 2010, quatre passeurs sont interpellés par la police locale alors qu’ils comptent rallier la France ou l’Italie, leurs véhicules farcis de haschich : pas loin d’une demi-tonne est ainsi saisie.
Ces “mules”, condamnées au Maroc, passent rapidement à table et chargent le clan Akachar, le fils et surtout le père, modestes ouvriers agricoles. Elles expliquent avoir été recrutées au Petit-Bard, à Montpellier, ou Cavaillon (Vaucluse), où résident les mis en cause.
La marchandise désignée comme du henné, des oranges ou des oignons...
On leur a remis l’argent pour acheter une voiture, à charge pour eux de traverser la Méditerranée et de revenir, en contrepartie d’une poignée de milliers d’euros, avec la marchandise que l’on désigne comme du henné, des oranges ou des oignons...
"Il y a des oignons d’excellente qualité ici, mais non, on envoie des émissaires au Maroc pour en rapporter !", ironise la présidente Claudine Laporte face aux dénégations des prévenus. Elle rappelle aussi que certains convoyeurs étaient étranglés financièrement, comme Adam, Montpelliérain qui devait absolument payer les dialyses de sa mère en fin de vie.
Mises sur écoute
Pour épingler les Akachar et leur réseau, Interpol a facilité la coopération franco-marocaine et le SRPJ d’ici a filé et écouté sans relâche les suspects, ces derniers changeant fréquemment de numéro de téléphone et utilisant des puces italiennes.
Les conversations ambiguës interceptées et les grosses transactions d’argent, via Western Union, soit pour le Maroc (37 000 € envoyés à la famille Akachar) et 150 000 € arrivant d’Italie réceptionnés par Driss Akachar et sa belle-mère, ont fini de convaincre le juge d’instruction : en avril 2011, le coup de filet a été lancé.
Avec l’arrestation du père et du fils et du troisième maillon de la chaîne, Driss Ahssani, 43 ans, qui, à l’audience, a reconnu a minima trois livraisons représentant une cinquantaine de kilos de résine.
(*) Driss et Chakir Akachar et Driss Ahssani ont écopé de sept ans de prison ferme. Tous les trois avaient déjà été condamnés pour des affaires de hasch. Les trois autres prévenus ont été condamnés à deux ans ferme et un an avec sursis.

http://www.midilibre.fr/2012/11/21/le-haschich-etait-importe-du-maroc-de-pere-en-fils,598231.php

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