Se retrouver pour la première fois à plus de 50 ans devant un tribunal correctionnel est clairement une expérience déstabilisatrice. Démonstration hier matin où un brave quinquagénaire, probablement un peu colérique si l'on considère les raisons qui l'ont conduit devant la justice, a obtenu la première mention à son casier judiciaire. Une défloraison tardive en conclusion de deux coups de fusil à plomb tirés vendredi en direction d'une voiture, où se trouvaient quatre personnes à Miramont-de-Guyenne.
À l'origine de la procédure, une embrouille que qualifierait de futile celui qui n'appartient pas à cette famille.
Guerre intestine
« Il y a plusieurs jours, on a pris l'apéro ensemble, détaille le prévenu. Lors de cette soirée j'ai parlé de mouches… » Et après ? Restez accrochés ! « Samedi dernier, je suis allé faire un concours de boules à Marmande, et là, j'ai vu les fils de mon cousin arriver avec lames de rasoir, poing ferré et boule de pétanque pour me tomber dessus. Heureusement le président du club s'est interposé… »
Nouvel épisode de cette guerre intestine vendredi dernier, toujours sur un terrain de pétanque. « Je suis allé à Eymet pour m'entraîner. En arrivant, il y avait encore les fils de mon cousin. Ils sont encore venus me parler de cette histoire de mouche. J'ai pris un bâton pour les repousser mais ça n'a pas suffi, j'ai donc saisi le fusil, pas chargé, qui était dans la malle de ma voiture, pour les menacer et je suis retourné chez moi à Miramont… »
Une cinquantaine de plombs
Les victimes prendront là encore la mouche. Au point de décider d'une descente à quatre chez le prévenu. « Quand je les ai vus arriver, j'étais dehors. J'attendais. J'ai pris mon fusil. Ils ont donné un grand coup d'accélérateur. J'ai tiré… » Les coups ne feront pas de victime mais du grabuge. « Une cinquantaine de plombs ont été retrouvés dans la rue, constatera le ministère public qui, faisant fi de la personnalité de l'auteur des violences, un homme qui a agi sous l'effet de la peur, demandera un an dont la moitié en ferme avec incarcération à l'issue de l'audience.
« Il voulait simplement se défendre, se protéger, impressionner ses adversaires. Il ne se victimise pas. Il assume ses actes. Dont il est conscient de la gravité » a défendu Me Grolleau dont le propos a été entendu par les juges qui ont infligé six mois de sursis simple à son client.
http://www.sudouest.fr/2012/10/02/six-mois-avec-sursis-pour-deux-coups-de-fusil-en-pleine-rue-837207-3765.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire