L’ex-chef des ventes de la concession BMW de Chambourcy a été condamné, lundi, par le tribunal correctionnel de Versailles à une peine d’amende de 1000 €. La justice le soupçonnait d’avoir espionné son équipe de vendeurs entre novembre 2009 et avril 2010 en détournant le système de vidéosurveillance.
L’affaire commence en février 2010. Emmanuel, 45 ans, dirige son équipe de vendeurs d’une main de fer. Il partage son temps entre deux sites, au Chesnay et à Chambourcy. Cet après-midi-là, il travaille au Chesnay et cherche à joindre un vendeur à Chambourcy.
« Vous avez essayé plusieurs postes mais personne ne répondait. Ensuite, vous vous êtes connecté au système de vidéosurveillance et vous avez découvert que tous les vendeurs discutaient dans un bureau », rapporte la présidente, Hélène Tortel. Emmanuel appelle un cadre au premier étage et lui demande de descendre pour rappeler les vendeurs à l’ordre.
Devant la barre des témoins, Loïc, l’un des vendeurs, ne cache pas son impression de mal-être. « Nous pensions que ces caméras servaient pour la sécurité. J’étais étonné de voir qu’elles servaient à autre chose. Quand on sait que nos moindres faits et gestes au travail sont surveillés, cela n’inspire pas un climat de confiance. »
L’enquête a permis de comprendre qu’un nouveau système de surveillance avait été installé en novembre 2009. Treize caméras ont été posées et certaines étaient orientées vers la machine à café, le showroom et les bureaux des commerciaux. Elles pouvaient enregistrer les conversations des salariés.
Peu après cet incident, le patron de la société se sépare de son directeur des ventes, de la directrice financière qui avaient fait installer ces caméras sans faire aucune déclaration à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).
L’enquête révèle 500 connexions à distance
Il dépose plainte contre Emmanuel et modifie son système de sécurité en suivant les recommandations de l’inspection du travail. Les salariés accusent leur ex-responsable dans des attestations de se vanter de pouvoir les surveiller à distance. D’ailleurs, une expertise relève que 500 connexions à distance provenant de dix ordinateurs différents ont été opérées.
Emmanuel, lunettes sur le nez et embonpoint rassurant, nie tout. « Cet après-midi-là, je n’arrivais à joindre personne. J’ai cru qu’il s’agissait d’un vol ou d’une prise d’otages, alors j’ai branché la vidéo », raconte-t-il. L’ex-directeur des ventes dénonce un complot ourdi par son ex-employeur pour se débarrasser de lui
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