Hier s'est ouvert pour trois jours devant la cour d'assises des Ardennes, à Charleville-Mézières, le procès d'Eric Marchal. Il est accusé d'avoir, en 2009, assassiné sa compagne, Sylvie Roui, de deux balles dans la tête. Le mobile reste mystérieux. Verdict mercredi.
QUE s'est-il passé dans la tête d'Eric Marchal ? C'est l'une des questions qui devrait animer le procès de cet ancien maître-chien d'une cinquantaine d'années devant la cour d'assises des Ardennes avec lequel s'ouvre, aujourd'hui, la deuxième session de l'année au palais de justice de Charleville-Mézières. Pendant trois jours, la cour tentera en effet de mettre au jour les raisons qui l'ont poussé à assassiner sa compagne, Sylvie Roui, de deux balles dans la tête avant de se débarrasser de son corps à quelques centaines de mètres du modeste logement aux murs gris que le couple occupait rue Jules-Fuzelier, à Vivier-au-Court, depuis une vingtaine d'années.
Le cadavre de la pauvre femme - la cinquantaine elle aussi -, en partie dissimulé dans un grand sac poubelle, avait été découvert en novembre 2009 par deux pêcheurs, près de l'étang de la Maraîchère, deux ou trois mois après la date présumée de sa mort. Se trouvait également sur les lieux la carcasse d'un berger allemand, qui s'avérait être la chienne du couple.
Traîner les pieds
Très vite considéré dans cette affaire comme le témoin, voire le suspect numéro 1, Eric Marchal n'avait pas manqué de disparaître de la région, très vraisemblablement après avoir commis son crime. C'est en commettant le vol d'une bouteille de whisky dans une supérette nancéenne qu'il avait fini par être remis aux mains des gendarmes chargés de l'enquête sur la mort violente de Sylvie Roui. Au moment de son interpellation par les policiers lorrains, celui-ci était porteur d'une arme de poing, coincée dans le pantalon. S'agissait-il de l'arme ayant servi à tuer sa compagne ? La réponse devrait être livrée au cours de ces trois jours de débats devant la cour d'Assises.
Aux enquêteurs de la section de recherches de Reims, Eric Marchal n'avait en tout cas pas longtemps fait mystère de son implication dans la mort de celle qui partageait sa vie depuis de si nombreuses années. Mais par la suite, notamment au cours de l'instruction conduite au pôle de l'instruction de Reims, il s'était montré beaucoup moins coopératif qu'au moment de ses aveux. Une mauvaise volonté qui s'était ensuite ouvertement manifestée lors de la reconstitution des faits, au cours de laquelle Eric Marchal avait passé son temps à traîner des pieds et à se faire supplier.
Aussi rien n'a-t-il filtré de la procédure quant au mobile. On ignore encore les raisons qui ont conduit l'ancien maître-chien devenu marginal à préméditer le meurtre de Sylvie Roui. La Cour d'Assises et ses onze jurés, placés sous la présidence de Patricia Ledru, conseillère à la Cour d'Appel de Reims, ont désormais trois jours pour se faire une intime conviction quant à la culpabilité d'Eric Marchal dont Me Fanny Quentin défendra les intérêts. Trois jours d'épreuve, également, pour la famille de sa victime, dont la sœur s'est constitué partie civile. Verdict mercredi.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/un-assassinat-sans-mobile-apparent
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