Tout commence le 25 mai vers 9 h 15 avenue Motte à Roubaix. Une dame âgée de 64 ans se balade avec son sac à main. Surgit alors par derrière un homme qui, sur l'allée centrale de l'avenue Motte, s'empare du sac. Le voleur s'enfuit, la dame chute lourdement et se blesse. Mais une autre dame - une automobiliste au volant de sa voiture arrêtée au feu rouge - a vu toute la scène et suit des yeux le fuyard. La police est avertie téléphoniquement.
Peintre en bâtiment
Le témoin, qui roule alors non loin du voleur, le voit même quand il s'arrête, s'accroupit et fouille rapidement le sac avant de l'abandonner.
L'inconnu reprend sa course alors vers un autre feu rouge. Quelques secondes plus tard, la police surgit et arrête Brahim X., 57 ans, peintre en bâtiment et titulaire seulement d'une vieille condamnation qui n'apparaît d'ailleurs même plus sur son casier judiciaire.
« J'allais à mon travail, je n'ai rien à voir avec tout ça, je n'ai même rien vu » s'exclame hier le suspect dans le box. La victime a vu, sur la tête de son agresseur, une sorte de sac en plastique vert qui se gonflait avec le vent. « J'ai une casquette verte tâchée de peinture, c'est tout » rétorque le prévenu. « Il avait l'air sale » a dit la victime. « Je ne suis pas sale, j'allais à mon travail, c'est tout » objecte le peintre. « C'était un Européen » assure la dame. « Je n'ai rien d'un Européen » s'indigne le suspect.
La jeune automobiliste témoin reconnaît formellement l'agresseur. Une « parade » avec trois autres personnes a été organisée derrière une glace sans tain au commissariat. Brahim X. a été formellement reconnu. Mais des détails coincent. D'abord, on décrit un haut de survêtement rouge. « Pas du tout, j'ai simplement un marcel rouge ! » proteste le prévenu. « En plus, le témoin peut très bien confondre en décrivant mon client qu'elle a peut-être vu mais en pensant que c'est lui l'agresseur alors qu'elle se trompe » intervient Me Gaëlle Moquet.
Plusieurs détails ne collent pas tout à fait et ajoutent au caractère troublant de ce dossier. « On m'a vu tout le temps, 100 euros ont disparu du sac, paraît-il ! Où sont-ils ? Je ne les ai pas sur moi ! Je n'ai qu'un euro sur moi ! ». Et d'ajouter : « El les caméras de surveillance ? Et mon ADN que j'aurais laissé sur le sac ? Où sont les analyses ? » Le président Lemaire admet que les analyses ADN n'ont pas eu le temps d'être opérées. Quant aux caméras, elles ne fonctionnaient pas. Me Gaëlle Moquet, en défense, s'applique alors à démolir une à une toutes les fausses certitudes du dossier. Au final, la relaxe s'impose
http://www.nordeclair.fr/Locales/Roubaix/2012/06/01/mystere-avenue-motte.shtml
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