Lundi, les dix personnes convoquées au tribunal pour répondre de faits de violences aggravées commis le 31 août 2011 ont toutes été relaxées à cause d'un travail d'enquête bâclé. Même le parquet s'est abstenu de réquisitions.
LUNDI, à l'audience du tribunal correctionnel de Charleville-Mézières, dix prévenus convoqués pour une affaire de violences aggravées, laquelle s'est déroulée à la fin de l'été dernier, à Vivier-au-Court, ont été purement simplement été relaxés.
En cause, le travail d'enquête des gendarmes de la brigade de Vrigne-aux-Bois, mis à mal tant par les avocats que par les juges et même par le parquet.
Mardi 30 août 2011, vers 13 heures, les gendarmes interviennent à Vivier-au-Court pour obliger un automobiliste à déplacer son véhicule garé devant le garage d'un riverain. En présence des militaires, le conducteur obtempère, mais, aussitôt les gendarmes partis, une bagarre éclate, mettant aux prises le conducteur indélicat et les deux fils du résidant dont la sortie du garage était bloquée. Une heure après l'altercation, les protagonistes se rendent à la brigade pour porter plainte. Fin du premier acte.
Selon l'un des prévenus au procès, une rivalité existait entre les deux familles en raison de leurs origines - l'une d'origine marocaine, l'autre algérienne. La plupart des membres résident dans le même immeuble à Vivier-au-Court.
Deuxième acte, en début soirée, le même jour, vers 19 h 30.
La propriétaire du véhicule gênant discutait sur le parking, en bas de l'immeuble où il habite, avec d'autres membres de sa famille.
L'homme indisposé par la voiture, était lui aussi sur le parking, avec sa fille.
Cette dernière, ayant eu le sentiment son père allait être agressé, a appelé ses frères avec son téléphone portable, qui arrivent une demi-heure plus tard, avec la ferme intention d'en découdre.
Aucune garde à vue
Au tribunal, ni les juges ni le parquet n'ont pu s'appuyer sur le rapport de l'enquête préliminaire fournie par les gendarmes pour savoir ce qui s'était réellement passé, ce soir-là, sur un parking à Vivier-au-Court. Malgré un interrogatoire mené de main de maître par la présidente du tribunal, les protagonistes se renvoyaient la balle, avec toujours le même refrain ; « ce n'est pas moi, c'est lui ».
Me Blocquaux et Me Dimarsky ayant déjà mis en évidence les incohérences de l'enquête, le substitut du procureur était lui aussi particulièrement ennuyé au vu de cette enquête bâclée par les gendarmes, n'ayant abouti sur aucune garde à vue. Le substitut a reconnu qu'il y avait un certain nombre de « faiblesses » dans le dossier.
Elle a refusé de prendre des réquisitions, s'en remettant à la décision du tribunal.
La présidente du tribunal a donc expliqué aux prévenus qu'il n'avait pas assez d'éléments dans ce dossier pour pouvoir les juger : « Le doute doit profiter aux prévenus et madame le procureur fera ce qu'il faut pour comprendre les raisons de cette enquête dommageable », expliquait-elle.
Les dix prévenus ont donc été relaxés.
« La montagne a accouché d'une souris » commentaient plusieurs personnes présentes à l'audience
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/violences-aggravees-enquete-baclee-les-dix-prevenus-relaxes
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