CHALONS-EN-CHAMPAGNE (Marne). Le feu pour certaines voitures, la dégradation pour d'autres : portières et hayons arrachés, pare-brises éclatés… Nuit de folie que celle de vendredi à samedi avec une quarantaine de véhicules dévastés.
«ET comment je vais faire pour aller bosser moi ? ». Les propos d'un jeune homme dépité hier matin Cours d'Ormesson à la découverte de son véhicule au hayon défoncé, aux vitres brisées, aux essuie-glaces sauvagement tordus, à l'autoradio complètement enfoncé, aux objets dispersés. Tout autour de lui, le même spectacle de désolation pour des dizaines d'autres véhicules stationnés le long des trottoirs ou sur le parking du boulevard Vaubécourt, ou dans les petites rues menant à cette place, tandis qu'au bout du cours, trois voitures calcinées sont bonnes pour la casse.
C'est cet ahurissant spectacle au cœur de la ville, de chaque côté d'une superbe promenade, qu'ont donc découvert beaucoup de propriétaires à mesure que s'écoulait la matinée.
Appel à témoins
Des victimes partagées entre la rage et la tristesse. Comme cet homme scotché mais digne devant son Opel brûlée : « Il n'y a pas grand-chose à dire. C'est incroyable ! ». Comme cette jeune femme devant son auto aux pare-brises éclatés : « Pourquoi on peut faire ça ? En plus, ils n'ont rien volé ! ».
Le vol en effet n'a pas été le mobile des auteurs.
Ce déchaînement d'une exceptionnelle violence s'est semble t-il produit à l'aveugle et pour rien, touchant indifféremment véhicules de particuliers ou de l'administration : « Une quarantaine de voitures touchées au total » estimait hier après-midi le capitaine de police De Brito.
L'officier évoque des faits, signés par plusieurs personnes, qui se seraient déroulés entre 0 h 30 et 1 h 30.
Les auteurs sont activement recherchés. Le policier lance un appel : « L'enquête de voisinage permettra de faire bouger les choses. Et si quelqu'un peut apporter son témoignage pour faire avancer l'enquête, qu'il nous téléphone au commissariat ». Selon les enquêteurs, rien ne permet d'affirmer pour l'instant qu'un lien peut-être établi entre ces dégradations et les véhicules incendiés, et ce en raison d'un horaire différent de la vague de saccage : « Les pompiers ont été appelés vers 3 heures ».
« Une source de questions »
Reste que pour le député-maire Châlonnais Bruno Bourg-Broc, jamais la ville n'avait été confrontée à cette échelle à une telle folie dévastatrice : « C'est ignoble, c'est sans doute l'œuvre d'une bande de fous, peut-être de drogués ou de désaxés. C'est aussi un scandale qui est source de questions ».
En tout cas, pour cette autre victime des dévastations d'hier, le constat est formel en ce joli cœur de ville : « Ce n'est pas un quartier si tranquille que ça ». Cette riveraine dénonce de regrettables exactions en série « surtout près de l'ancienne clinique Janvier. La semaine dernière déjà, c'était des rétroviseurs. La fois d'avant, des enjoliveurs ».
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/quarante-vehicules-devastes-au-coeur-de-chalons
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