Trente-six mille habitants de Haute-Savoie, dans 63 communes, boivent une eau du robinet contaminée par des coliformes, des bactéries que l’on trouve dans les déjections animales… ou humaines.
Les risques qu’ils courent ? Essentiellement des troubles intestinaux, potentiellement graves chez les personnes fragiles, comme les femmes enceintes.
Ces chiffres sont révélés par l’UFC-Que Choisir, qui vient de réaliser une enquête nationale sur la qualité de l’eau.
Pour cela, l’association de consommateurs a étudié à la loupe, en les “remoulinant” avec un logiciel informatique, des relevés réglementaires effectués et publiés par le ministère de la Santé en 2010 et 2011.
Six polluants ont été pistés : les nitrates, les pesticides et le sélénium -qui révèlent une pollution d’origine agricole ou un épuisement des sols-, la radioactivité, l’aluminium et enfin les polluants bactériologiques. L’UFC-Que Choisir a fixé le seuil de conformité à 25 % des prélèvements.
À l’échelle rhônalpine, la Haute-Savoie est une élève “moyenne”. La bonne nouvelle : elle est épargnée par les pesticides, fortement présents en Isère par exemple.
Rassurant, mais pas si étonnant puisque notre département n’a pas d’agriculture intensive. Seules les zones rurales sont touchées par la pollution aux coliformes
Les sels d’aluminium -utilisés pour rendre l’eau plus limpides- sont retrouvés dans une seule commune (Brizon).
Quant à la radioactivité, elle est absente (elle est qualifiée de “négligeable” pour l’ensemble de la région).
Par contre, le nombre de communes haut-savoyardes où l’eau est polluée par les coliformes est particulièrement important.
La plus grosse commune concernée est Alby-sur-Chéran (2000 habitants) et à peu près tous les secteurs de Haute-Savoie sont touchés, exclusivement en zone rurale.
Comment l’expliquer ? Selon Serge Molinari, président de l’UFC-Que Choisir Rhône-Alpes, « la pollution bactériologique est liée au manque d’entretien des réseaux ou à la vétusté des tuyauteries. »
Si les zones urbaines sont épargnées, c’est parce que les moyens accordés à l’entretien des captages, des réseaux et à l’assainissement y sont plus importants.
Globalement, à l’échelle de Rhône-Alpes, l’UFC-Que Choisir juge “mauvaise” la qualité bactériologique de l’eau.
« Il est anormal que des consommateurs payent pour une eau qui n’est pas conforme à la réglementation », tranche Serge Molinari.
http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2012/04/01/papier-de-page-2
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