LE phénomène est souvent appelé « effet de meute ». Un ou plusieurs chiens retrouvent des instincts sauvages lorsqu'ils se retrouvent sans leur maître. Hier matin, plusieurs dizaines de moutons ont subi les assauts de deux canidés qui s'étaient échappés peu de temps auparavant. Près de quarante sont morts. Une quarantaine a également disparu.
L'attaque a vraisemblablement eu lieu entre 8 h 30 et 9 heures. Deux « toutous » arrivent à proximité d'une pâture appartenant au lycée agricole de Crézancy, à côté de Château-Thierry. 180 brebis et douze béliers y paissent alors paisiblement. C'est la période de l'accouplement.
L'un des chiens est de race Beauceron et l'autre est un pinscher. Pour les non-connaisseurs, le tandem des attaquants se compose ainsi d'une grosse bête (environ 40 kg et 60 à 70 cm au garrot) et d'une plus petite (entre 25 et 30 cm au garrot, poids d'environ 4 à 6 kg). Le duo va faire des ravages. Au total, près de quarante moutons, dont trois béliers, vont décéder. Et plusieurs dizaines, dont trois béliers également, vont disparaître.
Trois brebis ont succombé aux morsures des deux assaillants. Deux autres ont été sévèrement touchées. Pour abréger leurs souffrances, elles ont été euthanasiées. Ensuite, trente-cinq autres seraient mortes… de panique ! Le stress provoqué par l'arrivée des « agresseurs » aurait poussé le troupeau à se rassembler. Nombre des moutons auraient ainsi péri étouffés.
Morsures mortelles et étouffement
Les faits sont découverts peu de temps après par l'équipe de permanence du lycée agricole. « Le vacher allait alimenter les animaux lorsqu'il a trouvé deux brebis égarées dans la cour, note l'un des responsables de l'établissement. Nous sommes allés voir ce qui se passait dans le pré, situé un peu plus haut. »
Employés et responsables découvrent l'étendue des dégâts : plusieurs moutons morts, certains mutilés, et les autres agglutinés dans un coin. « Nous avons mis plus de deux heures à dégager les morts des vivants », s'attriste le responsable. Par ailleurs, près de 80 moutons manquent à l'appel. Une bonne moitié est retrouvée dans les bois aux alentours. Hier soir, les quarante autres têtes de bétail divaguaient encore dans la nature. En arrivant, les éleveurs et soigneurs sont tombés sur l'un des chiens, le plus gros. L'animal, au pelage noir et rouge, est doux comme un agneau et se laisse attraper. Son « complice », le petit pinscher, réussit à prendre la fuite.
Euthanasié
Le propriétaire du Beauceron pourra être retrouvé rapidement. Il réside dans le canton de Condé-en-Brie. Le détenteur du second toutou est de la même famille. Apparemment, les deux canidés s'étaient échappés du domicile de leurs maîtres respectifs, vendredi, dans la soirée. D'après nos sources, le pinscher a été euthanasié, hier soir. Le maître du Beauceron n'avait pas encore pris sa décision.
Les gendarmes de la communauté de brigade Château-Thierry - Condé-en-Brie ont procédé à diverses constatations. Une plainte devrait être déposée par le responsable de l'établissement agricole. Le préjudice se chiffrerait en milliers d'euros. C'est la troisième fois que des brebis du lycée sont la cible d'attaques de chiens, pour la plupart domestiques. Les fois précédentes, une dizaine de moutons a succombé. Hier, les pertes furent sans commune mesure.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/quarante-moutons-morts-apres-une-attaque-de-chiens
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