jeudi 22 mars 2012

Meuse : elle ne veut pas aller chercher des croissants, il la jette dans l'escalier

Elle a les yeux rougis par les larmes. La victime s’avance à la barre pour expliquer les violences qu’elle a subies de la part de son ex-concubin. Elle dit avoir été frappée depuis le début de leur relation, il y a cinq ans. Mais ce n’est que pour deux séries de faits que Valentin Bubar, absent à l’audience, comparaît devant le tribunal correctionnel de Verdun.
Une dispute a d’abord eu lieu le 11 décembre 2011. Toute la nuit, le couple s’échange des coups et des insultes. Au petit matin, le Stainois jette sa compagne dans les escaliers car elle ne veut pas aller chercher des croissants à la boulangerie. Il la menace alors de mort : « Je vais faire le crime parfait. Je vais cramer la baraque, on va retrouver ton cadavre. »
Le 13 décembre, rebelote. Mais la victime n’a pas la même version que son agresseur. « Un ami m’avait offert un briquet avec un mot d’amour dessus. Valentin était jaloux. Il a voulu le récupérer. Il est venu en pleine nuit, dans ma chambre, m’a tirée par les pieds, m’a frappée », confie la victime au tribunal, tout en sanglotant. Sa mère, qui habite en dessous de son appartement, intervient alors qu’ils se bagarrent au sol. « Il était en train de m’étrangler. Ma mère n’arrivait pas à nous séparer. C’est alors que j’ai vu un couteau par terre. Je l’ai saisi et lui ai mis des coups pour pouvoir me dégager. »
Valentin, lui, assure avoir juste voulu se défendre ce jour-là contre une « hystérique » qui le menaçait avec une arme blanche.
« En cinq ans de vie commune, ma cliente n’a eu aucun moment de bonheur avec le prévenu. Il buvait, ça a commencé par des claques. Puis, les violences ont été plus loin. Tout cela devant leur enfant commun, en bas âge », souligne Me Loïc Schindler pour la partie civile qui réclame 2.000 € de dommages et intérêts.

« Je t’aime moi non plus »

La substitut Émily Bandel pense que le prévenu se victimise. Elle requiert contre lui de 10 à 12 mois de ferme. Car Valentin a un casier : il a déjà été condamné pour violences sur son ex-concubine. Au moment des faits, le couple s’était séparé.
« Mais il vient voir son fils et ensuite s’installe chez moi en disant qu’il est chez lui. Je n’ai rien dit, j’avais peur », explique la victime. Qui dit recevoir encore des menaces aujourd’hui, même la veille du procès.
Faux, soutient Me Béatrice Creton pour la défense. La victime a du mal à écouter la plaidoirie de l’avocate. « Dans ce couple, c’était Je t’aime moi non plus ! Mon client non plus n’a pas vécu le moindre instant de bonheur avec sa concubine. Lui aussi a subi des violences de la part de la partie adverse ! Elle nous dit qu’il la menace encore aujourd’hui ? Je n’y crois pas, qu’elle nous rapporte la preuve. Mon client est parti d’Étain pour rejoindre Bordeaux car il ne veut plus avoir de rapport avec elle. Il désire juste voir son enfant mais dans un lieu neutre. »
Pour l’avocate, « il ne s’est rien passé » ce mois de décembre 2011. « D’ailleurs, il se trouvait en région parisienne pour refaire sa vie. Mais elle l’a supplié de revenir en Meuse, ce qu’il a fait, car il avait toujours des sentiments pour elle. Ensuite, elle a dit avoir subi des violences… Mais c’est elle qui l’a agressé au couteau ! »
Le tribunal a décidé de condamner Valentin Bubar à 10 mois de prison ferme. Il devra régler la somme de 1.500 € à son ex-concubine.
http://www.estrepublicain.fr/faits-divers/2012/03/21/aucun-moment-de-bonheur

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