vendredi 23 mars 2012

Condamnation après un accident mortel

Les juges ont condamné hier Réginald Delforge à six mois de prison pour avoir causé la mort d'un septuagénaire en 2010 lors d'une collision.

C'ÉTAIT le 1er novembre 2010. André Lavocat, 73 ans, demeurant à Sault-lès-Rethel, en compagnie de son épouse Dominique 70 ans et de leur fille Delphine, 38 ans revenaient du cimetière où ils avaient déposé un bouquet de fleurs sur le caveau de la famille. Vers 16 h 30, sur la RD 38 entre Perthes et Annelles, la Peugeot 206 d'André Lavocat entrait en collision avec un véhicule Toyota Celica conduit par Réginald Delforge, un homme de 26 ans au moment des faits et demeurant à Juniville. Le choc est frontal et d'une extrême violence.
Le bilan de l'accident a été terrible. André Lavocat qui conduisait a succombé sous la violence du choc. Son épouse qui se trouvait à ses côtés a été très choquée et sa fille qui se trouvait à l'arrière - qui a dû être désincarcérée - a été grièvement blessée. Les deux véhicules complètement hors d'usage se sont retrouvés projetés sur le bas-côté, sous la violence du choc..
Hier, Réginald Delforge, mis en cause dans l'accident était convoqué devant les juges du tribunal correctionnel de Charleville-Mézières pour homicide involontaire en ce qui concerne la mort du conducteur et blessures involontaires pour ce qui concerne les deux passagères de la voiture. Le parquet avait aussi retenu comme circonstance aggravante, le fait que l'auteur de la collision avait fait usage de stupéfiant le jour des faits et qu'il avait maintenu en circulation une voiture sans contrôle technique.

Que la justice passe
Deux circonstances qui n'ont pas joué en sa faveur, malgré une plaidoirie offensive de Maître Patrick Manil, qui assurait sa défense. Réginald Delforge qui exerce la profession de chauffeur routier, a reconnu qu'il roulait vite ce jour-là : « Cet accident a bouleversé ma vie. Au début, j'ai eu du mal à me regarder dans une glace. J'ai pensé à me mettre la corde au cou et de laisser la famille dans sa souffrance. J'ai préféré prendre mes responsabilités. J'ai réglé mes problèmes de stupéfiants en allant voir un psychologue. Je me suis posé beaucoup de question depuis l'accident, je regrette et je m'excuse auprès de la famille ».
C'est le fils aîné de la famille qui à l'invitation du président du tribunal, a porté une réponse au conducteur qui a causé la mort de son père en lisant une lettre qui explique leur chagrin : « Ma mère est encore malade et elle ne m'a pas pu venir aujourd'hui. Depuis la mort de mon père, nous essayons de nous reconstruire. Nous n'avons pas de sentiments de haine encore le prévenu. C'est aussi la réaction spontanée de ma mère. Nous souhaitons simplement que la justice passe ».


L'avocat de la partie civile n'a pas mâché ses mots : « Le prévenu a des torts dans cette histoire. C'est lui qui circulait en fumant du cannabis alors qu'il est routier. Il a eu que le gros orteil de cassé, ce n'est pas le cas de tout le monde ».
La substitut du procureur a enchaîné en rappelant les circonstances douloureuses de l'accident : « Ce sont des dossiers douloureux. Ces personnes revenaient du cimetière où elles avaient déposé des fleurs à leurs proches. Il roulait vite sur une route de campagne alors qu'il a déjà une mention sur son casier pour excès de vitesse. Il est routier, il consomme des stupéfiants. Je pense que l'on n'aurait pas dû le laisser conduire un camion après l'accident. Je réclame l'annulation de son permis de conduire et 18 mois de prison dont 1 an ferme ».
« Une peine excessive, a lancé l'avocat de la défense vous devez tenir compte de l'évolution de mon client. Il a une famille. Il ne faut pas qu'il soit désociabilisé. Ces dossiers sont compliqués car il y a des victimes et les dommages sont collatéraux ».
Après avoir délibéré, les juges ont condamné Réginald Delforge à 1 an de prison dont 6 mois de sursis mis à l'épreuve pendant 5 ans. L'annulation du permis de conduire a été prononcée avec un délai de 6 mois avant qu'il ne le repasse.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/condamnation-apres-un-accident-mortel

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