Tribunal Correctionnel / A plusieurs reprises, le vigile d'un supermarché de Reims a ouvert les portes la nuit et un dimanche pour permettre à des copains de se servir avec lui dans les rayons. Ils ont volé pour 9 000 euros de marchandises.
ENCORE mieux que les soldes ! Avec Bata Sissoko, agent de sécurité au magasin Super U de la rue du Mont-d'Arène à Reims, c'était journée portes ouvertes et libre-service quand il était de garde la nuit. Les copains venaient et repartaient les sacs bien chargés.
Rémois de 23 ans, le vigile fut mis à disposition du supermarché par une société de gardiennage parisienne. Les vols ont commencé rapidement.
« Je travaillais depuis une semaine. J'avais pas de contrat de travail. J'avais peur ne pas être payé. J'ai fait ça parce que j'avais besoin d'argent », explique le jeune homme lors de son procès cette semaine devant le tribunal correctionnel de Reims.
Trahi par les caméras
Les premiers vols ont lieu dans la nuit du 24 au 25 novembre. Une opération portes ouvertes est également organisée dans la journée du dimanche 4 décembre. C'est la dernière car la disparition inexpliquée des marchandises finit par confondre le vigile.
Informé des faits, son employeur, la société Apas de Paris, le licencie sur le champ.
Comment opérait le loup dans la bergerie ? « Je faisais entrer les personnes. Elles me disaient ce qu'elles voulaient, j'allais dans les rayons et je ramenais dans des sacs. Elles se servaient un peu aussi. »
C'est le moins qu'on puisse dire. Les caméras ont filmé les agissements de la bande à Bata. Les responsables du magasin sont tombés des nues en visionnant les bandes. « Lui et ses collègues sortent les objets des rayons, les posent par terre puis ensuite, ils ramassent tout avec des sacs. Sur l'une des vidéos, on les voit sortir avec 10-14 sacs » L'inventaire des articles dérobés occupe cinq pages pour un préjudice global de 9 000 €. On y trouve de tout : des écouteurs, des produits de maquillage, des pulls, du petit électroménager, du champagne, des alcools forts, des clefs USB, des cafetières…
Bata n'a pas eu le temps de revendre toute sa part du butin : les policiers en ont retrouvé une petite partie à son domicile de Croix-Rouge. Quant aux complices, aucun n'a été identifié. Il affirme ne pas connaître leurs noms.
Seul à payer
Déjà connu du tribunal (il a pris un an de prison le 2 janvier, mais sans mandat de dépôt, pour le cambriolage de deux appartements place Maurice-Utrillo fin décembre), Bata Sissoko a écopé de huit mois de prison assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve. Comme il n'a dénoncé personne, il devra payer, seul, les 7 600 € de dommages-intérêts réclamés par le magasin.
Celui-ci n'a pas de chance avec son prestataire. L'agent de sécurité venu remplacer Bata n'a tenu qu'une semaine. Le 15 décembre, il a brutalement déserté son poste et pris la fuite après avoir arraché des mains d'une caissière l'argent qu'elle emmenait au coffre-fort. L'enquête est toujours en cours. Domicilié quelque part en région parisienne, l'individu est difficile à localiser.http://www.lunion.presse.fr/article/marne/le-vigile-ouvrait-le-magasin-pour-voler-avec-les-copains
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