jeudi 1 mars 2012

Le patron de la boîte de nuit l'Amazone mis en examen mais libre

Jean-Jacques Lasserre a quitté libre hier le palais de justice d'Albi après avoir été mis en examen pour «travail dissimulé par dissimulation d'activité». Le contrôle judiciaire lui interdit de gérer sa boîte de nuit.
Il a quitté libre hier, vers 12 h 45, le palais de justice d'Albi. Un soulagement pour Jean-Jacques Lasserre, figure de nuits toulousaines et tarnaises. Après 48 heures d'une garde à vue éprouvante dans les locaux de la gendarmerie de Gaillac, le patron du complexe « L'Amazone » à Lagrave et du « Studio One », la boîte de nuit de l'île du Ramier à Toulouse, a été mis en examen pour « travail dissimulé par dissimulation d'activité » (1). Placé sous contrôle judiciaire, il devra verser une caution de 200 000 euros.
La justice soupçonne Jean-Jacques Lasserre, 57 ans, d'avoir fait travailler ses employés sans aucune déclaration préalable, au sein de la discothèque de Lagrave. Les gendarmes de la brigade de recherche de Gaillac ont passé au peigne fin sa comptabilité… ou plutôt ses comptabilités. N'est-ce pas justement dans l'interconnexion entre ses affaires tarnaises et toulousaines que se situe le nœud de l'affaire… mais aussi une justification, si ce n'est une explication, aux yeux de la défense ?
Me Christian Etelin, qui assiste M. Lasserre, n'a pas manqué d'ailleurs de mettre en avant son statut de victime. Depuis qu'il a racheté « L'Amazone », début 2009, le Toulousain a été la cible de deux incendies d'origine criminelle. Le plus récent, le 31 mai 2011, avait gravement endommagé « L'Arena Club » et le « Massalia », les deux salles de ce complexe très prisé par la jeunesse du Nord-Tarn.
« Écœuré mais pas abattu », Jean-Jacques Lasserre déclarait à qui voulait l'entendre qu'il « connaissait ceux qui avaient mis le feu », parlant d'une « vengeance de la concurrence ». Il jurait d'engager les travaux au plus vite pour rouvrir « fin août ou début septembre ».

25 emplois préservés mais combien déclarés ?

En fait, il a dû patienter jusqu'au 15 novembre pour rouvrir l'Amazone. Entretemps, il avait connu un nouveau coup dur : un contrôle de l'Urssaf, suite à une dénonciation anonyme. Contrôle qui aurait révélé que Jean-Jacques Lasserre ne déclarait pas la totalité des heures de ses 25 employés, certains donnant « un coup de main » pour les travaux de remise en état.
En octobre, quelques semaines avant la réouverture, il nous disait ceci : « Le plus important, c'est que j'ai réussi à conserver tout le personnel. Je n'ai licencié personne. Certains ont été reclassés dans mes établissements toulousains, les autres ont fait du gardiennage. »
Reste à savoir si ce « plan Orsec » pour sauver les 25 emplois de l'Amazone est resté dans le cadre de la loi.
(1) Rappelons que toute personne mise en examen est présumée innocente tant qu'elle n'a pas été définivement condamnée par la juridiction compétente. à ce stade de l'instruction, Jean-Jacques Lasserre est soumis à un contrôle judiciaire strict qui limite ses déplacements et lui interdit surtout de gérer «l'Amazone». Des dispositions contre lesquelles son avocat va relever appel.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/01/1295355-le-patron-de-l-amazone-mis-en-examen-mais-libre.html

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