vendredi 3 février 2012

Ils vendent 400 000 euros de métaux mais touchent les aides sociales

Depuis plusieurs années, la demande de métaux a explosé au niveau mondial. Les cours se sont envolés et les ferrailleurs font de l’or !
L’activité est donc étroitement surveillée, notamment en raison des nombreux vols. Les ferrailleurs, ceux qui achètent les métaux, sont tenus de consigner sur un « livre de police » les noms de ceux qui leur vendent des métaux.
C’est ainsi, à la fin de l’année 2010, lors de contrôles de routines, que les gendarmes de la brigade de Montluel et de la brigade des recherches de la compagnie de Trévoux ont remarqué que les noms de six personnes d’une même famille de la Côtière étaient mentionnés régulièrement sur les livres de police. Au total, entre janvier 2008 et octobre 2010, ce ne sont pas moins de 1 650 tonnes de métaux ferreux pour une valeur de plus de 400 000 euros qui avaient été vendues. Et c’est en poussant un peu plus loin leurs investigations que les gendarmes remarquaient que les membres de cette famille n’exerçaient pas l’activité déclarée de récupérateurs de métaux. Aucune inscription à la chambre des métiers, aucune déclaration à l’Urssaf, et même aucune déclaration des fortes sommes d’argent aux impôts.
Il apparaissait aussi qu’ils se déclaraient sans ressources, touchaient de l’argent du Revenu de solidarité active (RSA), et bénéficiaient même de la Couverture maladie universelle (CMU). Mais leur train de vie semblait bien supérieur, avec l’acquisition de véhicules haut de gamme ou d’électroménager dernier cri.
Le parquet de Bourg-en-Bresse décidait alors l’ouverture d’une information judiciaire pour « travail dissimulé », « blanchiment » et « déclaration mensongère à une administration en vue d’obtenir un avantage indu ». L’enquête, qui se poursuivait en avril 2011, montrait que les suspects se faisaient connaître comme récupérateurs de métaux en distribuant des prospectus dans des boîtes aux lettres, et que des carcasses de voiture étaient entreposées et découpées sur un terrain agricole sans précautions pour les risques de pollution. La loi imposant depuis août 2011 de ne payer que par chèque l’achat de métaux, il était également établi qu’un ferrailleur de Roche-en-Régnier (Haute-Loire) les rémunérait en liquide.
Il y a quelques jours, une centaine de gendarmes a donc interpellé douze personnes dans l’Ain, le Rhône et la Haute-Loire. Neuf véhicules d’une valeur totale de 100 000 euros, qui auraient servi à commettre les infractions ou auraient été achetés avec l’argent provenant de ces infractions, ont été saisis. Quatre personnes ont été mises en examen et une a été écrouée, pour « travail dissimulé » et « blanchiment aggravé ».
http://www.leprogres.fr/rhone/2012/02/03/ils-vendent-400-000-euros-de-metaux-mais-touchent-les-aides-sociales

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