mardi 3 janvier 2012

Son «pote» avait trouvé la mort dans l'accident sur l'autoroute

Le conducteur qui avait causé l'accident mortel le 20 mars 2011 sur l'A34 au niveau des travaux du pont de Donchery a été condamné, hier, par le tribunal à 16 mois de prison avec sursis pour homicide involontaire. Les deux garçons de la victime étaient présents sur le banc de la partie civile.

L'ACCIDENT s'était produit le samedi 20 mars 2011, sur l'A34, à hauteur des chicanes signalant les travaux et la réduction des voies de circulation, à la hauteur de la sortie pour Donchery. Il était 4 heures du matin, il faisait froid mais sec, lorsqu'Olivier Limousin, 44 ans, de Vrigne-aux-Bois, conducteur d'un véhicule Volkswagen Corrado, qui circulait en direction de Sedan, a heurté les grosses bornes rouges et blanches en plastique qui formaient une chicane, signalant un rétrécissement des voies de circulation. De travaux étaient en effet, en cours sur l'un des ponts de l'A34, au-dessus de la Meuse et du canal.
Le conducteur avait été surpris en arrivant à grande vitesse au niveau de la chicane et avait perdu le contrôle de son véhicule. Le choc contre les éléments de signalisation qui avaient volé en morceaux, avait été très violent. La voiture, rendue folle, avait alors arraché les glissières métalliques de sécurité, en glissant sur 200 mètres avant de se retourner et de s'écraser sur le toit.
Le passager arrière, Didier Brillant, 48 ans, demeurant à Sedan, qui n'avait bouclé sa ceinture de sécurité avait alors été éjecté et tué sur le coup. Dans l'habitacle écrasé, les deux occupants installés à l'avant et qui avaient leur ceinture bouclée : le conducteur, Olivier Limousin et son passager, Laurent Parison, 45 ans, de Messincourt, n'ont été que légèrement blessés et transportés à l'hôpital de Sedan.

La gorge serrée

Hier, le conducteur est passé devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières, pour répondre des faits d'homicide involontaire et de blessures involontaires. Des infractions commises sous l'empire d'un état alcoolique. En effet, le conducteur avait le jour de l'accident un taux de 1,07 gramme d'alcool dans le sang.
À la demande de la présidente du tribunal correctionnel Jennyfer Picoury, mais aussi à l'intention des deux fils de la victime qui étaient venus savoir comment et qui avait tué leur père, le prévenu a raconté, la gorge serrée, le déroulement de la journée précédent le drame. : « Votre papa était un super copain », a lancé le prévenu en regardant les enfants - qui précisons-le n'ont fait aucune de demande d'indemnisation - « J'étais avec Laurent quand nous l'avions rencontré dans un café à Sedan. On lui a dit qu'on allait dans une soirée à Boulzicourt et il a à tout prix voulu venir avec nous. Son chien était avec lui, alors nous sommes passés chez lui pour déposer l'animal. Nous sommes repartis de la soirée vers 3 heures du matin, je me sentais en capacité de conduire. J'avais bu des bières, mais je n'avais pas mangé. En arrivant dans la chicane, j'ai été surpris. Il y avait un manque de lumière sur les travaux ».
Un constat que le substitut du procureur a souligné, se référant à un rapport d'expert. Mais, la magistrate a souligné que le prévenu est un délinquant de la route : « Il roulait à une vitesse importante, il était alcoolisé. Il a pris un risque et les dégâts sont irréparables. Je réclame 18 mois de prison intégralement assortie de sursis ».
La défense du prévenu, Maître Pierre Bloquaux, a soutenu que son client reconnaissait les faits : « Il est responsable, car il a commis un accident. Mais il faut s'interroger sur les travaux car la chicane était mal éclairée. S'il y avait eu une bonne signalisation, il n'y aurait pas eu de drame. Il faut savoir qu'il y a eu plusieurs accidents à cause des travaux dans la même période » brandissant un article de notre quotidien pour argumenter sa défense.
Au final, Olivier Limousin a été condamné à 16 mois de prison avec sursis. Son permis a été confisqué avec interdiction de la repasser avant 6 mois et il devra effectuer un stage de sensibilisation aux dangers de la route.

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/son-pote-avait-trouve-la-mort-dans-laccident-sur-lautoroute

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