Le côté libertaire des acteurs du film P.R.O.F.S. avait, en 1985, fait rire les potaches et leurs parents. Mais cette affaire-là, jugée la semaine dernière dans le prétoire de la correctionnelle, ne prêtait guère à rire, réalité oblige.
Ou l’histoire d’un jeune homme (il est âgé de 23 ans) qui, embauché depuis quelque mois à peine dans un collège de Saint-Clément-de-Rivière, va franchir allègrement la barrière le séparant de ses élèves. Cela passait, notamment, par la correction des copies d’interrogations via internet et son plus célèbre réseau social.
A 14 ans, elle reçoit du cannabis et une lettre d'amour
Mais entre les mois d’octobre et de décembre 2010, l’enseignant va aller plus avant. Et commencer à échanger des SMS avec deux sœurs - âgés de 12 et 14 ans - et plus particulièrement avec l’aînée, à laquelle il va proposer du cannabis, avant de lui envoyer un beau jour une lettre d’amour. Un courrier enflammé accompagné d’un joint.
"Je voulais créer un lien, faire plaisir"
Déclare le prévenu. Mis au courant par ses filles, le père va alors déposer plainte. Un petit peu plus d’un an après, l’ancien prof, puisque débarqué depuis, évoque "des problèmes conjugaux avec sa compagne". Mais encore : "Je ne jouais pas un jeu. Pour moi, c’étaient des discussions franches."
"Ce qui est problématique, c’est qu’à ces jeunes filles, vous leur proposez un joint", lui rappelle le président. "J’ai fait une énorme erreur en voulant briser des barrières. "Je regrette énormément", admet le jeune homme, contrit.
Vient ensuite cette lettre dans laquelle le prévenu déclare sa flamme à l’adolescente : "Je t’aime tellement que je suis prêt à prendre tous les risques. Je suis prêt à t’attendre plusieurs mois." Et le magistrat de rebondir : "Vous vous adressez à des enfants de 12, 14 ans !" Reconnaissant aussi que ledit courrier ne contenait finalement rien à caractère sexuel.
Expertise psychiatrique
Reste cette expertise psychiatrique pouvant certainement (et au moins pour partie) expliquer la dérive du professeur. La blouse blanche ayant examiné celui-ci notant "des troubles graves de la personnalité", "des épisodes de décompensation quasi-psychotiques" et cette incessante "recherche d’un interlocuteur idéalisé".
Tout en relevant que le prévenu "ne présente pas de dangerosité psychiatrique" mais serait bien inspiré "d’être suivi par un psychologue spécialisé dans les addictions".
Une interrogation demeure enfin : comment le jeune homme a-t-il pu ainsi être propulsé professeur de français ? Car à l’époque, l’étudiant fraîchement diplômé d’un master 2 avait subi deux entretiens, dont un avec le principal de l’établissement, mais n’avait jamais reçu la moindre formation.
http://www.midilibre.fr/2012/01/22/amoureux-le-professeur-ecrit-a-une-eleve-et-lui-envoie-un-joint,447177.php
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