jeudi 8 décembre 2011

Sarcelles : soupçons sur les ex-vigiles de la mairie

Les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire n’en ont pas terminé avec le député-maire de Sarcelles. Deux mois après les perquisitions menées dans les bureaux de François Pupponi en mairie, à l’Assemblée nationale, mais aussi à son domicile personnel et chez sa mère en Corse, les policiers du service des courses et jeux qui enquêtent depuis le début de l’année sur les luttes de pouvoir entre les clans corses dans la du Cercle Wagram viennent d’exiger la communication des pièces relatives à la Sisis, une société basée en Haute-Corse qui a assuré la sécurité du cabinet du maire de décembre 2006 à juin 2007.

Cette entreprise qui déclare une centaine de salariés est soupçonnée d’être depuis des années, sous le contrôle de la famille Federici, dont plusieurs membres sont liés au grand banditisme. Ange-Toussaint Federici, condamné l’an dernier à vingt-huit ans de réclusion criminelle pour un triple assassinat commis à Marseille, et au moins un de ses frères, mis en cause dans l’affaire du Wagram, ont été salariés d’un des satellites de la Sisis en Corse. Cette même entreprise a assuré la sécurité du cercle de jeu Concorde à avant sa fermeture pour des raisons judiciaires dans une affaire très similaire à celle du Cercle Wagram.
C’est dans ce contexte qu’intervient la réquisition des documents, destinée à comprendre comment la ville a fait appel à une société à la réputation sulfureuse — et géographiquement assez éloignée du Val-d’Oise — pour assurer la sécurité du cabinet de François Pupponi de décembre 2006 à juin 2007, six mois avant d’être élu député de la 8e circonscription, à la faveur du départ de Dominique Strauss-Kahn pour le FMI. « Le parquet souhaite vérifier qu’il y a bien eu mise en concurrence, détaille Me Jean-Dominique Lovicchi, l’avocat de François Pupponi. C’était le cas, et cette entreprise était la mieux disante. »
L’élu dénonce « un complot »Les policiers cherchent à savoir si François Pupponi ne serait pas mêlé d’un peu trop près aux activités du Wagram, cet établissement de jeu parisien soupçonné de liens avec le grand banditisme, et qui fait l’objet d’une information judiciaire pour « association de malfaiteurs, extorsion de fonds et blanchiment en bande organisée ». Son nom aurait été cité par plusieurs témoins. L’un d’entre eux, employé municipal à Sarcelles, aurait évoqué « les pressions » dont il aurait fait l’objet pour convaincre sa belle-fille, ex-directrice financière du Cercle Wagram, de ne plus collaborer avec les enquêteurs. Des accusations fermement démenties par François Pupponi, qui parle de « mythomanie » et soupçonne « un complot destiné à [le] salir ». Ce nouvel épisode est un « non-événement » pour l’élu qui « attend avec sérénité la fin de cette enquête et avec beaucoup d’intérêt l’instruction de la plainte qu’[il a] déposé pour faux témoignage ».
Par ailleurs, si le maire ne nie pas « connaître depuis longtemps » un certain Dido, l’un des responsables d’une autre société de sécurité qui veille à la fois sur le Cercle Wagram et certains lieux de Sarcelles, c’est « justement parce qu’il travaille dans la sécurité à Sarcelles ». « J’ignorais jusqu’à récemment qu’il travaillait pour le Cercle », assure l’élu.
http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/sarcelles-soupcons-sur-les-ex-vigiles-de-la-mairie-08-12-2011-1758117.php

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