lundi 5 décembre 2011

Le chef présumé des voleurs d'or condamné pour tentative d'évasion

Soupçonné d'être le chef du gang qui a braqué un récupérateur d'or de Saint-Brice-Courcelles en 2010, un Lyonnais a pris 18 mois de prison pour avoir tenté de s'évader de la maison d'arrêt de Reims. Deux complices présumés arrêtés mardi à Lyon attendent d'être présentés à un juge.

RIEN ne va plus pour les trois Lyonnais soupçonnés du hold-up à la société Héroguelle, cette entreprise de récupération de métaux précieux braquée le 21 octobre 2010 à Saint-Brice-Courcelles.Interpellés mardi dans la cité des Gaules par la PJ rémoise, deux des individus doivent être présentés à la juridiction interrégionale spécialisée de Lille tandis que le troisième, incarcéré depuis cet été à la maison d'arrêt de Reims, et décrit comme le chef de la bande, s'est pris dix-huit mois ferme vendredi après-midi pour avoir tenté de s'évader en sciant les barreaux de sa cellule.

Un pain très dur

Sosie du Maradona de la grande époque, la barbe en plus, Mourad Mekki, 38 ans et 27 condamnations, est aussi petit que son casier est long. La cour d'assises du Rhône l'a notamment condamné en 2001 à dix ans de réclusion criminelle pour trois vols à main armée commis en réunion. De quoi asseoir son statut de cerveau présumé de l'équipe de braqueurs repartis de la société Héroguelle avec 6 kilos d'or, 60 kilos d'argent, 230 grammes de platine, 300 de palladium et 25 de rhodium. Valeur du butin : 240 000 €.
Saisis de l'enquête, les policiers du SRPJ de Reims ont arrêté Mourad Mekki lors d'une souricière tendue à Anvers le 22 juin. Le 17 novembre, nouveaux ennuis ! A l'occasion d'une fouille, les surveillants de la maison d'arrêt découvrent une carte SIM dans ses poches et quatre lames de scie dans son morceau de pain. L'examen des barreaux révèle la présence de « griffures » sur trois d'entre eux.
Les lames de scie auraient été récupérées une dizaine de jours plus tôt, lors de la promenade, après avoir été jetées par-dessus le mur de la prison. « Le soir même, vers minuit, j'ai été réveillé par un bruit de scie », témoigne un codétenu. « C'est Mourad Mekki qui sciait les barreaux. Je lui ai dit qu'il était fou, qu'on allait avoir des problèmes. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter et il s'est arrêté. »
Un autre témoignage laisse entendre que le Lyonnais aurait décidé de s'évader après avoir appris qu'il allait être transféré à Lille. « Ça l'a rendu fou. »

Evadé d'un hôpital

Les mauvais esprits pensent évidemment que la carte SIM devait lui permettre d'entrer en contact avec des complicités extérieures. « Maradona » dément. « Je n'ai jamais passé d'appels avec cette carte. Un détenu me l'avait donnée depuis très peu de temps. C'était juste pour appeler ma femme et mes enfants en Tunisie. »
La tentative d'évasion ? « Je pense beaucoup à ma famille. J'ai eu un profond moment de déprime, de désespoir. J'ai scié une ou deux minutes puis j'ai arrêté. C'est un instant d'égarement. »
« Ils vivaient déjà à quatre dans cette cellule », ajoute son avocat, Me Christophe Barthélémy. « Un cinquième est arrivé. M.Mekki n'en pouvait plus. Il a commencé à scier les barreaux, mais ça n'a duré que quelques minutes. L'expertise, d'ailleurs, ne parle pas d'entailles. Ce ne sont que des éraflures, des griffures. Il s'est rendu compte que cela ne servait à rien et il a mis fin à son projet. »
Les juges de Reims, en refusant d'accorder leur clémence, ont sans doute gardé à l'esprit cette peine de six mois ferme prononcée en 2000. Alors qu'il attendait de comparaître à Lyon pour les braquages, Mourad Mekki avait profité d'un séjour en milieu hospitalier pour s'évader.

* Une troisième personne arrêtée mardi matin à Lyon en compagnie des deux autres a été mise hors de cause et relâchée.

http://www.lunion.presse.fr/article/marne/le-chef-presume-des-voleurs-dor-condamne-pour-tentative-devasion

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