jeudi 6 octobre 2011

Un enfant de 5 ans livré à lui-même

Son fils de 5 ans est monté dans un bus et a disparu de l'école de Mons pendant plus d'une heure. Personne ne s'en est rendu compte. Sa mère veut des explications.

QUAND elle imagine tout ce qui aurait pu arriver à son fils, Alexandra Almeida en a encore la chair de poule. À vrai dire, cette mère de famille, qui habite Clacy-et-Thierret, ne sait pas ce qui est le plus grave : que son enfant de 5 ans disparaisse de l'école pendant plus d'une heure sans que personne ne s'en rende compte, ou alors qu'on ne daigne pas lui donner d'explications, un peu comme s'il ne s'était rien passé.
Noa est en grande section de maternelle, au regroupement scolaire de Mons-en-Laonnois. Chaque mois, ses parents fournissent un planning indiquant, au jour le jour, s'il déjeune à la cantine. Vendredi, c'était le cas. Enfin, sur le papier, car rien ne va se passer comme prévu.
« Apparemment, à midi, il y a deux rangs. L'un avec les enfants qui vont à la cantine et l'autre avec ceux qui prennent le bus. D'après ce que l'on m'a rapporté, Noa était dans la bonne file mais il aurait dit à l'Atsem qu'il prenait le bus. La personne n'a pas cherché à comprendre et a écouté un enfant qui n'a que 5 ans sans prendre la peine de vérifier. »

Confié à une inconnue
Le petit garçon n'étant pas censé rentrer chez lui puisque ses parents travaillent, personne ne l'attend à l'arrêt de bus. « Noa a échappé une première fois à la vigilance des adultes, on aurait pu espérer que le deuxième filet de protection allait fonctionner, mais non ! » peste Alexandra Almeida dont le fils est alors confié à une mère de famille venue récupérer son enfant, mais qu'il ne connaît absolument pas.
« Elle savait vaguement qui il était, et qu'il lui était déjà arrivé de manger chez des amis qui habitent près de l'arrêt de bus. Elle l'a alors amené chez eux », raconte celle qui ne peut s'empêcher d'imaginer ce qui aurait pu arriver à Noa si une personne mal intentionnée l'avait recueilli ou s'il s'était fait renverser par une voiture.
Noa était paniqué, en pleurs. Ils ont réussi à le calmer et, ne parvenant à joindre sa mère, lui ont donné à manger puis l'ont remis dans le bus : « Il a vraiment de la chance d'être tombé sur eux. »

Une disparition passée inaperçue
Entre-temps, le couple contacte le président du syndicat scolaire pour le prévenir que Noa était chez eux et qu'il allait bien.
« Ils ont pensé que l'école avait appelé les gendarmes puisqu'un enfant avait disparu, ils voulaient les rassurer mais en réalité, personne ne s'est rendu compte que Noa n'était plus là. C'est inadmissible. Quand on dépose son enfant à l'école le matin, on pense qu'il est en sécurité, mais à Mons, ce n'est pas le cas, s'énerve Alexandra Almeida qui apprendra les déboires de son fils vers 13 h 30.
J'ai essayé d'obtenir des explications. La directrice de l'école s'est excusée mais elle est bien la seule. Je souhaite avertir les autres parents de ce qu'il s'est passé mais surtout, que cela ne se reproduise plus jamais, que ce soit avec mon fils ou avec un autre. »

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/un-enfant-de-5-ans-livre-a-lui-meme

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