Quatre-vingt-deux traces d'impacts. Une vitre latérale pulvérisée, un pare-brise pas loin de l'être. C'est une « pluie de pierres et de cailloux »qui s'est abattue sur les gendarmes drapois, le 25 août dernier, dans le quartier sensible de la Condamine.
Mercredi soir, à Nice, six agresseurs ont été condamnés pour ce « guet-apens » en bonne et due forme, qui n'a heureusement fait aucun blessé.
« Bonsoir, c'est Monsieur Pierre. » Rétrospectivement, le nom choisi ne manquait pas d'ironie. Ainsi s'est présenté l'homme qui a appelé le 17, depuis une cabine téléphonique, pour signaler un tapage nocturne. A l'arrivée des gendarmes, point de tapage. Mais un comité d'accueil massé sur le toit-terrasse d'une école, avec la ferme intention de« se faire les gendarmes ».
L'histoire aurait pu s'arrêter là. C'était sans compter cette conversation téléphonique, captée dans le cadre d'une autre affaire, qui a mis les gendarmes sur la piste des agresseurs. A l'arrivée, une dizaine d'interpellations et six jeunes Drapois renvoyés devant la justice, hier. Quatre devant le tribunal pour enfants, deux en correctionnelle.
Six mois avec sursis
C'est Chems, 19 ans, qui a passé le coup de fil. « Je faisais que passer. J'ai été influencé », assure-t-il. « Rien ne vous obligeait à le faire », estime la présidente, Colette Moreau-Zalma.
« Il a tellement insisté…
- Donc vous obéissez à un mineur ! »
Le constat vaut aussi pour Mohamed, 18 ans, l'un des lanceurs de pierres.
La représentante du ministère public, Julie Rouillard, note qu'un tel scénario survient pour la troisième fois de l'année. « C'était préparé. Un certain nombre voulait régler des comptes avec les gendarmes. » Le procureur requiert huit mois, dont quatre avec sursis, mais avec mandat de dépôt.
Mes Roland Lemaire et Nicolas Rochet, les avocats de la défense, plaident la clémence pour « des jeunes qui ont voulu jouer aux gendarmes et aux voleurs », entraînés par « l'effet de groupe ». Le tribunal les entend : il condamne les prévenus à six mois avec sursis mise à l'épreuve, obligation d'effectuer cent vingt heures de travaux d'intérêt général et d'indemniser les victimes. Une seconde chance offerte à Chems et Mohamed, qui quittent le palais de justice libres. Tout comme les quatre mineurs, qui feront l'objet d'un suivi socio-éducatif.
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/drap-ils-avaient-tendu-un-guet-apens-aux-gendarmes
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