mercredi 5 octobre 2011

Des centaines de forains prêts à crier à l'assassinat

La famille de David Niess est convaincue de l'assassinat de ce dernier, abattu cet été par son oncle qui prétend avoir tiré accidentellement. Pour le faire savoir, elle organise jeudi 13 octobre un rassemblement devant le palais de justice de Reims, banderoles à l'appui.

LES tensions sont encore vives et tenaces. Plus d'un mois et demi après la mort de David Niess, tué d'un coup de fusil par son oncle Christian Niess, le 16 août, à Thiéblemont-Farémont, la famille de forains continue en effet de se diviser autour de deux versions du crime : d'un côté celle du tir accidentel livrée par son auteur présumé et de l'autre, celle de l'assassinat à laquelle ne démordent pas les parents de la victime.
C'est dans ce contexte délétère que l'une de ses sœurs, Delphine, ainsi que sa femme et sa fille, Nathalie et Dona, ont décidé de crier haut et fort leur conviction selon laquelle David Niess a été victime d'un « crime prémédité ».
Le jeudi 13 octobre, elles ont ainsi annoncé leur projet de se rendre, de façon pacifique mais déterminée, sur le perron du palais de justice de Reims, banderoles à l'appui, pour que « la vérité éclate ». « Et il y aura beaucoup de forains, prévient-on. De 500 à 600. »
Mais l'objectif ne sera pas seulement de crier à l'assassinat par la voix de slogans explicites. « Dans cette affaire, une seule personne est en prison, quatre autres sont dehors » déplore en effet Delphine Niess. En l'occurrence Nicolas, le fils de Christian, « qui a donné l'arme », mais aussi « la mère de Christian, la fiancée de Nicolas et un ouvrier qui se trouvaient là et n'ont rien fait pour empêcher les choses. Eux aussi devraient se trouver en prison. »

« Le coup était préparé »

Un message ferme qu'ont bien l'intention de faire passer la semaine prochaine, les proches de David Niess et leurs centaines de soutiens auprès du juge d'instruction, Pascal Préaubert.
Car si pour la sœur de David Niess « le coup était préparé », c'est que celle-ci a de bonnes raisons de le penser : « A 11 h 30, ce jour-là, David et Christian se sont parlés au téléphone, indique-t-elle. David est arrivé chez son oncle à 13 heures. Qu'ont-ils fait pendant ce temps-là ? Ils avaient le temps de préparer leur coup. Quand David est arrivé, ils savaient ce qui allait se passer. D'ailleurs, la fiancée de Nicolas s'était enfermée dans une caravane. Un ouvrier de Christian se trouvait à l'autre bout du terrain. Pourquoi ? Sa mère était là aussi et elle ne l'a pas empêché. » Et de raconter : « Il n'y a pas eu de bagarre. Nicolas est allé cherché le fusil et il a tiré une première fois en l'air. Puis il l'a pointé sur le ventre de David et a de nouveau tiré, mais la balle n'est pas partie. Il n'avait pas réarmé. Alors Christian a pris le fusil, a réarmé et a tiré dans le cou de David ».
Reste à savoir si les faits se sont vraiment produits comme le prétend Delphine Niess. Une instruction est en cours.
Une seule certitude pour le moment : le 16 août dernier, vers 13 heures, David Niess a perdu la vie à l'âge de 41 ans d'une décharge de calibre 12 dans le cou alors qu'il venait d'arriver au domicile de son oncle, le long de la RN4, à l'entrée de la commune de Thiéblemont-Farémont, pour y régler un différend professionnel lié à un emplacement de manèges.
Des faits qui ont justement valu à Christian Niess, 52 ans, d'être mis en examen pour assassinat et écroué, de même que son fils Nicolas, 20 ans, pour complicité, lequel a été placé sous contrôle judiciaire. Ce qui, a priori, ne manque pas de mettre du plomb dans l'aile à la thèse d'un tir qui aurait été déclenché accidentellement, comme l'affirme depuis le début l'oncle de la victime.
Mais qu'importe : bien que confortés par la procédure pénale engagée à l'encontre de Christian Niess, les membres de la famille de David Niess, défendus par le ténor du barreau de Lille, Me Eric Dupond-Moretti, ont décidé de manifester leur conviction au grand jour, jusque sous les fenêtres des magistrats.
Histoire d'être parfaitement entendus.

http://www.lunion.presse.fr/article/marne/des-centaines-de-forains-prets-a-crier-a-lassassinat

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