vendredi 30 septembre 2011

Assises : au bar de Domazan, un hold-up sans jackpot

En dénominateurs communs, ils ont une enfance plus ou moins malheureuse, une scolarité chaotique, de mauvaises fréquentations et un casier judiciaire qui n’a plus rien de vierge. Autre parallèle dans leur parcours : la mansuétude des juges qu’ils ont croisés dans leur jeunesse.
Yassine El Harnane résume, comme presque à regret, cette bienveillance. "J’étais arrêté, j’allais au tribunal... Je ressortais." Pour l’enquêtrice de personnalité, les quatre locataires du box ont encore d’autres similitudes. Ainsi, ils seraient tous influençables... Dans ces conditions, on se demande lequel a entraîné les autres devant la porte du bar Lou Mistraou à Domazan le 18 janvier 2009 à une heure avancée de la nuit. Alors que certains avaient contesté, durant l’instruction, être les auteurs et les complices du braquage qui a été commis au préjudice du débit de boissons à l’heure de la fermeture, hier en préambule des débats de la cour d’assises, les accusés ont reconnu les faits.
À l’inverse des mousquetaires, ils sont quatre, mais deux seulement ont joué les premiers rôles. Yassine El Harnane, 32 ans, et Soulayman Rassir, 21 ans, admettent donc être entrés dans le bar où il ne restait plus qu’un employé. Ce n’est pas par hasard que les braqueurs avaient choisi ce dimanche où un loto organisé dans la soirée devait générer une bonne recette. Ligotée, bâillonnée, maltraitée et menacée avec une arme, la victime ne pourra remettre l’argent déjà emporté par les propriétaires. Ses agresseurs ont dû se contenter du fond de caisse, de cartouches de cigarettes, jeux à gratter et autres babioles.
Hier donc, c’est essentiellement la personnalité des accusés qui était évoquée. Adil El Harnane, 28 ans, le cousin de Yassine, et Cyril Tola, 23 ans, étaient du voyage. Il semblerait que, au dernier moment, sur le pas de la porte du café, ils aient déclaré forfait.
"Yassine El Harnane se présente comme un délinquant depuis l’âge de 12 ans. Il se plaint de ne pas avoir été assez sanctionné. Mais quand il l’est, il dit que la justice lui porte préjudice.", confirme l’expert psychologue Danielle Cany. Sa consœur Anne-Marie Rosier constate que Cyril Tola semble avoir, depuis cette affaire, abordé une rupture avec ses dérives antérieures. "Quant à Adil El Harnane, il aurait mieux valu qu’il ne croise pas, peu avant, la route de son cousin. Résidant à Domazan, c’est lui qui a donné les plans de l’opération."
Le même expert semble un peu moins optimiste sur la situation de Souleyman Rassir. "Il ne prend pas conscience de la gravité des faits. Ni ne semble tirer bénéfice de son séjour en prison." Aujourd’hui, la parole sera donnée aux victimes. Les accusés fourniront leur ultime version des faits
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