mardi 26 juillet 2011

Une bande tabasse deux gendarmes

Le maire, Erik Pilardeau, est outré que les auteurs des faits, aient été laissés en liberté à l'issue de leur audition. Il va demander audience au procureur de la République.

LE quartier de Château-Regnault, au bord de la Meuse, est assurément le plus agréable des trois quartiers de Bogny-sur-Meuse, à l'ombre des Quatre fils Aymon. Ce n'est pas donc pas par hasard si on y trouve une halte fluviale, pour les touristes de passage, avec un coquet petit restaurant gastronomique pour les accueillir. Et si la municipalité a aménagé, à cet endroit, une aire pour les camping-cars, tandis qu'un Bognysien a même créé une petite entreprise de location de « rosalies », pour remonter, en pédalant gentiment, la désormais incontournable Voie verte.
Ce serait donc une sorte de petit paradis au bord de l'eau si, depuis quelques mois, une dizaine d'individus « pleins de tisane », ne le transformaient, quasiment chaque soir, en enfer. Aussi bien pour les riverains de plus en plus exaspérés de leurs tapages et de leurs exactions en tous genres, que pour quiconque ose s'aventurer - fut-ce simplement pour le traverser - sur « leur » territoire, dans un pourtant tout petit périmètre, compris entre la rue du Sugnon, qui longe le fleuve, la rue du Faubourg et la rue de l'Ecaillère.
Jets de cannettes, insultes, vociférations en tous genres, qui se répercutent en écho sur les deux rives du fleuve, volets fracturés, voitures en stationnement dont on crève les pneus et pulvérise les rétros, poubelles renversées et jetées au milieu des rues, massifs floraux de la commune ou plantations privées qu'on saccage, panneaux de signalisation qu'on balance à l'eau, plaisanciers qu'on insulte lorsqu'ils font escale, au point de les faire fuir… Pas une nuit, ou presque, sans que ce secteur de Bogny, ne voit ainsi sa tranquillité gravement perturbée, par cette petite « meute en quête de défoulement », ainsi que la décrit un autochtone, composée de jeunes désœuvrés, n'ayant d'autre occupation que de se soûler à la bière et autres produits toxiques.


Massacrés

Habitués, du coup, à être régulièrement sollicités pour intervenir sur ce secteur, peut-être les militaires ne se sont-ils pas particulièrement méfiés, lorsque dans la nuit de vendredi à samedi, vers une heure du matin, ils ont été appelés, via leur centre opérationnel (le 17), qui avait reçu plusieurs appels de voisins tirés du sommeil par des cris dans la rue, pour venir régler un violent différend entre la bande de jeunes en question et les habitants d'un immeuble de la rue du Faubourg, dont ils avaient, au sortir d'un anniversaire très arrosé, brisé une fois de plus les jardinières et tambouriné les volets.
Les deux gendarmes de la patrouille, dépêchés sur les lieux, sont alors tombés dans un véritable guet-apens. Car, brusquement tous les antagonistes, qu'ils étaient venus aimablement raisonner et séparer, retournèrent alors leur « rabia » contre eux, les massacrant littéralement à coups de poings et de pieds, tout en s'en prenant également à leur véhicule sérigraphié. Les deux malheureux ne parvenant à se soustraire à la furie générale, que le temps de lancer un SOS à leur central, avant de crouler à nouveau sous le nombre, inondés d'insultes en tous genres et même de menaces de mort.
Devant la tournure prise par les événements, tout le quartier ne tarda pas à être illuminé par les gyrophares : ceux des pompiers appelés par des témoins, puis par ceux de renforts de la gendarmerie arrivés de toutes parts, de Charleville, de Flize ou de Renwez, pour porter assistance à leurs camarades en détresse. Mais aussi pour identifier et appréhender les auteurs de toutes ces violences et outrages caractérisés à personnes dépositaires de l'autorité. Une interpellation qui n'allait d'ailleurs pas se passer en douceur, malgré la présence, dès lors sur les lieux, d'une bonne quinzaine de gendarmes, ainsi que nous l'ont raconté, hier, des consommateurs du bar-restaurant Bayard, toujours sous couvert d'anonymat. Puisque, selon leurs dires, il n'aurait pas fallu moins de quatre militaires pour maîtriser le plus excité du groupe !

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/une-bande-tabasse-deux-gendarmes

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