mercredi 27 juillet 2011

Un retraité victime de sévices

Le parquet de Saint-Quentin mène, depuis une semaine, une enquête sur des actes de séquestration et de torture portant sur une longue période.

TOUT part d'une disparition. Celle de Simon Lobry, 77 ans, qui habite une propriété isolée située entre la commune d'Origny-Sainte-Benoîte et Neuvillette. Il est vu pour la dernière fois le vendredi 15 juillet, en fin d'après-midi.
Ouvrier à la retraite, sans famille, originaire de Fontaine-Notre-Dame, il vit depuis des années dans la commune, d'abord chez son patron, puis à son décès, chez le fils de celui-ci, dans un ancien bureau de l'entreprise transformé en petit studio. Un homme à la santé fragile qui disparaît soudainement. C'est son bailleur qui donne l'alerte.
Après deux jours sans nouvelles du retraité, les gendarmes inspectent longuement les environs et notamment les berges du canal de la Sambre à l'Oise, à une centaine de mètres de là, où le septuagénaire aime se promener. L'équipe cynophile avait participé aux recherches. Le bailleur de Simon Lobry semblant réellement inquiet avait longuement fait part de ses pistes de recherches aux gendarmes.


Une fuite plus qu'une fugue

Il ne faudra pas longtemps aux enquêteurs pour mettre la main sur le disparu. Simon Lobry fréquente surtout deux personnes. L'une ne l'a pas vu depuis plusieurs jours et l'autre explique que le disparu s'est réfugié chez lui. Dans un piteux état, apeuré, son ami a alors appelé les sapeurs-pompiers pour qu'il soit hospitalisé. Les gendarmes appellent l'hôpital de Saint-Quentin et obtiennent une confirmation de la présence du disparu.
Entre-temps, l'équipe médicale qui prend en charge le septuagénaire se rend compte qu'il présente de nombreuses traces anciennes et récentes d'hématomes. L'homme est fuyant, il semble cacher quelque chose, mais ne desserre pas les dents. L'hôpital fait alors un signalement et les policiers ouvrent une enquête. Le centre hospitalier leur fait notamment parvenir un bilan de santé détaillé du pauvre homme. Les enquêteurs découvrent ainsi qu'on lui aurait même arraché un ongle. Pour quelles raisons ? Qu'essayait-on de lui soutirer ? De l'argent visiblement.


Placé en garde à vue

L'enquête vient d'avancer à grands pas avec l'interpellation de l'auteur présumé des sévices, hier matin. Les enquêteurs sont venus le cueillir à son domicile, toutes sirènes hurlentes, sans nul doute après avoir amassé assez d'éléments à charge. L'homme qui est reparti menotté et qui a été placé, dans la foulée, en garde à vue pour violences aggravées n'est autre que celui chez qui Simon Lobry loge depuis des années. Selon nos informations, il se trouvait toujours en garde à vue hier soir.
Est-ce lui qui maltraitait régulièrement le retraité ? Dans ce cas pourquoi la victime n'a-t-elle rien dit, n'a-t-elle pas pris la fuite plus tôt ? Dans la commune d'Origny-Sainte-Benoîte, la victime est décrite comme un homme « travailleur, solitaire, qui parle peu. Il habitait avant dans cette propriétaire tout au fond dans une vieille caravane délabrée, avant que les locaux soient aménagés. »
Le parquet de Saint-Quentin devrait se prononcer aujourd'hui, au vu de l'état des investigations menées par les policiers et les auditions de garde à vue, sur les suites qu'il souhaite donner à l'enquête. La victime, quant à elle, est toujours hospitalisée.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/un-retraite-victime-de-sevices

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