mercredi 27 juillet 2011

Dans sa valise bétonnée, le voyageur cachait 5,5 kg de coke

Ca fait un an que je suis incarcéré. J’ai fait une erreur. Ça s’est décidé le dernier jour de mon voyage", lance, tout à sa confession, l’un des prévenus, originaire de Béziers. C’était en juillet 2010, quand, après un séjour de deux semaines sur l’île de Saint-Martin (Antilles) avec son cousin, il regagne la France. Passe sans problème les contrôles à l’aéroport Princess-Juliana, se pose à Charles-de-Gaulle puis prend sa correspondance vers Montpellier. Se croyant, à tort, désormais à l’abri. Car à sa descente d’avion, il est intercepté par les douaniers. Lesquels mettent au jour 5,5 kg de cocaïne, dissimulés dans une caisse de bois, recouverte de bois et de béton et placée dans sa lourde valise de 35 kg mais vide du moindre vêtement.
- "J’ai été abordé par un homme...", poursuit le prévenu. - "Et le marché, c’était quoi ?", demande la présidente. - "De transporter la caisse. Arrivé au fast-food, il me donnait 5 000 €." - "Et il connaissait Béziers ? C’est fou ça. Et cela tombait bien, vous aviez une valise adaptée", ironise la magistrate. Un mystérieux contact donc, rencontré au bar d’un établissement bordant une plage de la baie orientale de l’île.

En revanche, le garçon réfute toute préméditation. L’absence d’habits dans ladite valise ? "C’était pour acheter pas mal d’affaires là-bas." Ses deux précédents voyages sur ce confetti posé sur l’arc caribéen ? "Et cet engouement pour Saint-Martin ?", relève la présidente "C’était pour une femme..." Dans le prétoire, à son tour, son cousin, accusé de complicité, soutient mordicus "n’avoir été au courant de rien".
"La seule réalité de ce dossier, c’est l’importation de cette cocaïne", relève la représentante du parquet. Jugeant "très peu crédibles" les explications avancées par le duo.
Pour la douane, cette poudre blanche a une valeur de 40 000 € par kilo. Mais bien plus une fois conditionnée et vendue en doses, jusqu’à 150 € le gramme.
Mais pas question de parler de trafic pour Me Benyoucef, le conseil des garçons. "Des investigations bancaires et patrimoniales n’ont rien donné." L’avocat fustigeant dans la foulée certains oublis au cours de l’enquête, puis de l’instruction : "On est parti de l’idée qu’il était trafiquant sans se poser la question de savoir si ce qu’il racontait était vrai !"
Le mystérieux contact "faisait aussi partie des passagers, en classe affaires. Rien n’a été fait pour l’identifier"
Me Benyoucef, avocat Le mystérieux contact, "John Dixon, faisait lui aussi partie des passagers du vol retour mais était en classe affaires. Rien n’a été fait pour, simplement, l’identifier." Sachant que celui-ci voyageait avec deux bagages de 35 kg, qu’il a ensuite gagné les Pays-Bas en train.
Le frère du prévenu écroué, lui aussi dans l’avion, avait ensuite regagné Béziers en train. Lui aussi avec deux bagages de 35 kilos. Et n’a été entendu que quelques heures par les enquêteurs, plusieurs mois après, tance l’avocat. "Il a fait une bêtise. Est-ce que le prix de celle-ci, c’est quatre ans ferme ? Moi, je ne crois pas !"
C’est pourtant cette peine qui a été infligée au prévenu. Quand son cousin a, lui, écopé de douze mois de geôle, dont six assortis d’un sursis. Les deux étant aussi condamnés solidairement à verser 50 000 € d’amende douanière.
http://www.midilibre.fr/2011/07/26/dans-sa-valise-betonnee-le-voyageur-cachait-5-5-kg-de-coke,361997.php

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