Les enquêteurs ont réussi à retracer une partie de l'itinéraire suivi par Yacei Madgid. Selon le substitut du procureur Aude Bellan, il serait parti de la capitale du Bas-Rhin voici «quelques jours » et il aurait transité par Reims, probablement par le train. Ensuite, les enquêteurs ne seraient pas encore en mesure d'établir par quel moyen de locomotion il serait parvenu jusqu'à Mont-d'Origny, petite commune qui n'est pas desservie par le chemin de fer. La piste de l'auto-stop serait privilégiée mais doit être confirmée. Car l'homme s'est montré peu loquace lors de sa garde à vue. Mais l'enchaînement des faits semble limpide.
Séparé de son ex-petite amie Aurélie Gosset depuis quelques mois, Yacei Madgid n'aurait pas supporté cette rupture et surtout le fait qu'elle ait refait sa vie avec son nouveau compagnon. Samedi matin, Nicolas Plaquin, la trentaine, est seul au domicile de son amie, au 34 résidence des Aubépines, une cité pavillonnaire réputée sans histoire.
L'auteur présumé n'explique pas son geste
En milieu de matinée, tout s'enchaîne rapidement. Yacei Madgid serait entré par le garage. Il aurait ensuite maîtrisé sa victime «avec une arme de type taser », précise le Parquet. Ensuite, il lui aurait asséné au moins trois coups de couteau au niveau du cou, sectionnant par la même occasion plusieurs veines. Le pistolet à impulsion électrique et le couteau à steak ont été retrouvés dans le sac de l'agresseur lors de son interpellation, quelques minutes plus tard.
D'abord hospitalisé à Saint-Quentin, Nicolas Plaquin a été transféré dans la journée de samedi vers le centre hospitalier d'Amiens-Nord. Là, les enquêteurs l'ont auditionné brièvement sur son lit d'hôpital et il a confirmé cette version. En revanche, Yacei Madgid nie être venu pour tenter d'assassiner son rival amoureux. «Il n'explique pas son geste », résume la substitut. Une expertise psychiatrique a été ordonnée, le juge d'instruction est dans l'attente des résultats pour savoir si oui ou non son discernement a été aboli ou tout du moins altéré.
Le rapport de l'expert psychiatre pourrait s'avérer crucial pour la défense qui n'hésiterait pas à mettre en avant un coup de folie ou un crime passionnel. Mais si la qualification des faits en restait à ce stade, Yacei Madgid encourrait la réclusion criminelle à perpétuité.
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