jeudi 19 mai 2011

Rodez Le gang du "pivot" a été condamné

Ils sont sept prévenus (un seul est absent) à se présenter hier à la barre du tribunal correctionnel de Rodez. Âgés entre 20 et 50 ans, ils sont mis en cause dans une série de vols et de cambriolages qui a notamment frappé le Naucellois, durant l’année 2009. Une belle série même, puisque 24 procédures ont été ouvertes et une quinzaine de victimes s’est portée partie civile.
La quasi-totalité des faits sont reconnus. Deux vols sont reprochés à certains ; beaucoup plus à d’autres ; les deux plus âgés sont soupçonnés de recel. Mais l’un des prévenus sort du lot : célibataire de 27 ans, son casier judiciaire est blanc comme neige ; mais le président Jean-Marc Anselmi note qu’il est "celui qui a commis le plus de délits".

"C’était qui m’aime me suive"
Un des prévenus Jean-Gabriel Deboos, substitut du procureur de la République, le voit même comme la "personne pivot dans cette affaire". Le jeune homme est de quasiment tous les coups et confie même "avoir organisé les vols". "On en parlait entre nous, puis c’était “qui m’aime me suive”", explique-t-il alors. "Dans notre jargon, on appelle cela une équipe à tiroirs", lâche le président Anselmi qui l’interroge ensuite sur la raison de ses actes. "Pour l’argent ; j’avais des dettes", répond-il. Une envie d’"argent", une raison que l’on entend d’ailleurs dans la bouche de plusieurs mis en cause.
"Des vols, du recel et de l’escroquerie. C’est courant tout ça", déclare le représentant du parquet. Mais, vu son ampleur, "l’affaire n’est pas banale. Elle a occasionné un préjudice grave et un trouble à l’ordre public", rappelle Jean-Gabriel Deboos. Son réquisitoire, dans la foulée, fait la différence entre les prévenus soupçonnés de faits isolés et ceux davantage impliqués. Des amendes, avec sursis ou non, du travail d’intérêt général, voire quatre mois avec sursis sont réclamés pour les uns ; puis huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve (SME) durant deux ans pour un homme de 30 ans prévenu de neuf vols, et 18 mois avec SME durant deux ans pour le "pivot".
Me Hubert Aoust, l’avocat de ce dernier, goûte peu un tel réquisitoire et plaide pour "une justice juste" : "La peine doit tenir compte de la virginité de son casier judiciaire et (parce qu’il a collaboré durant l’enquête) de son honnêteté, si je puis dire". Il poursuit : "Ce n’est pas l’affaire du siècle. (...) Ce trafic est minable". Me Dibon-Courtin, l’avocate du trentenaire, rappelle quant à elle que son client est "le seul à s’être excusé".
Le tribunal prononce la relaxe d’un mis en cause, prévenu de recel, et des peines proches du réquisitoire du parquet. Le client de Me Aoust écope d’une année de prison avec SME durant deux ans ; celui de Me Dibon-Courtin de six mois de prison avec SME durant deux ans.
http://www.midilibre.fr/2011/05/18/le-gang-du-pivot-a-ete-condamne,321095.php

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