samedi 13 octobre 2018

Le meurtrier présumé de son fils de 5 ans retrouvé mort dans une voiture immergée dans la Meuse canalisée reste en prison

Mis en examen et écroué depuis octobre 2017 pour le meurtre de son fils de 5 ans, retrouvé mort dans une voiture immergée dans la Meuse canalisée à Mouzay, Stéphane Prunaux, instituteur de 43 ans, contestait sa détention provisoire. « Pour moi, c’est après ce qu’il a fait, ce serait impensable de le voir dehors… ». Il est 9 h 50, ce jeudi, et Laëtitia patiente devant la porte de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Nancy. Dans quelques minutes, quand débutera l’audience avec visioconférence, elle va voir s’afficher sur un écran le visage de son ancien compagnon, père de l’enfant qu’ils ont eu ensemble.
Stéphane Prunaux conteste la prolongation de sa détention provisoire, ordonnée il y a 15 jours. Ce quadragénaire est mis en examen pour « meurtre sur mineur ». Plus précisément l’enfant qu’il a eu avec Laëtitia.
Le 10 août 2017, en milieu d’après-midi, un groupe de pêcheurs repère un petit monospace à moitié immergé dans la Meuse canalisée, à Mouzay. Dans le véhicule, le corps d’un garçon de 5 ans et son père, conscient, qui explique qu’il a eu un accident après s’être assoupi. Placé en garde à vue, l’homme finit par assurer que l’enfant, qu’il a laissé à un moment sans surveillance, s’est noyé dans la baignoire du domicile familial, situé près de Bar-sur-Aube. Il ajoute ensuite qu’il a décidé de se suicider dans la Meuse.
Dans ces histoires d’eau, l’autopsie et les examens sont très souvent déterminants. Et démontrent dans un premier temps que l’enfant n’a pas bu d’eau de la Meuse : on ne trouve pas en effet de diatomées (petites algues microscopiques) dans les prélèvements réalisés sur le corps.
« Reste à savoir s’il a pu se noyer dans la baignoire », avance Me Glock, ce jeudi main. Pour l’avocate de la mère de l’enfant, les analyses toxicologiques complémentaires prouvent que cette version est n’est pas la bonne : « On en a la quasi-certitude ».

Troublantes recherches sur internet

« Le trouble à l’ordre public, unique motif retenu il y a 15 jours pour le maintien en détention de mon client, ne peut plus être avancé », assure Me Hechinger qui souligne également qu’un psychologue a établi, en mai dernier, que Stéphane Prunaux « ne présentait pas de dangerosité sociale avérée ».
« Cet enfant est mort asphyxié, c’est certain », avance Claude Palpacuer, l’avocat général qui requiert le maintien en détention. « Ce dernier est juridiquement et moralement nécessaire et indispensable. La liste des incohérences et des mensonges du mis en examen serait trop longue à faire. Et sa version actuelle, la noyade dans la baignoire, est inexacte ».
Au final, la chambre de l’instruction maintient le mis en examen derrière les barreaux. Les magistrats ont très certainement tenu compte d’un élément capital dans l’enquête. Dans l’ordinateur de Stéphane Prunaux, qu’ils ont épluché, dépiauté, les enquêteurs ont trouvé trace de certaines recherches effectuées sur internet, avec ces mots-clés : « noyade wikipédia » ou encore « enfant étouffer drap ». Ces recherches sont datées des 3 et 5 août, soit plusieurs jours avant la mort de l’enfant…

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