vendredi 15 juin 2018

Martyre de l’A10 : le terrible secret de la mère axonaise

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Elle a gardé son terrible secret pendant plus de 30 ans. Qu’est devenue sa fille, Inass, la troisième de ses 7 enfants ? À ceux qui connaissaient son existence, Halima E., 64 ans, disait qu’elle vivait chez sa grand-mère au Maroc, son pays d’origine. Personne ne pouvait imaginer qu’Inass était la petite « martyre de l’autoroute A.10 ».

Deux employés d’autoroute ont trouvé son corps, le 11 août 1987 à hauteur de Suèvres, près de Blois (Loir-et-Cher). Recouvert d’une couverture, il avait été abandonné dans un fossé. La petite a subi les pires sévices, selon les conclusions de l’autopsie : elle a été brûlée au fer à repasser, on lui a fracturé des os, on lui a arraché un téton avec les dents. Les médecins avaient conclu que les violences avaient duré plusieurs mois, voir des années, et c’est leur fréquence qui a conduit à la mort de la fillette.
Pendant plus de 30 ans, cette découverte macabre restera un mystère. Parce que l’enfant n’était même pas identifié. Pourtant, les enquêteurs y ont travaillé d’arrache-pied : 65 000 écoles avaient été visitées et 6000 médecins ou assistantes maternelles avaient été rencontrés. En 1993, l’affaire est médiatisée dans l’émission « Témoins numéro 1 » sur TF1. En 2012, les gendarmes ne désespèrent pas, et un cinquième appel à témoins est lancé. En vain. C’est finalement grâce à l’ADN que le Cold case est résolu (lire encadré).

Les parents s’accusent mutuellement

La mère de l’enfant a été interpellée à son domicile, dans le quartier de Vivières à Villers-Cotterêts (Aisne) mardi matin. Le père, Ahmed T., 66 ans, l’a été le même jour en Seine-Saint-Denis, le couple étant séparé. Au cours des deux jours de garde à vue, le père a dit avoir retrouvé sa fille morte en rentrant à leur domicile de l’époque, à Puteaux (Hauts-de-Seine), sa femme lui déclarant qu’elle avait chuté dans les escaliers. Il a chargé son ex-épouse, l’accusant d’avoir tué l’enfant et dénonçant une femme violente faisant vivre un enfer à ses proches. Il s’est dit «  soulagé  » de son interpellation. Halima E., de son côté, a nié les faits. Elle accuse en retour Ahmed T. de violences, dit qu’elle a pu frapper l’enfant certes, mais qu’elle n’est pas à l’origine du décès. Elle soutient ne pas se souvenir des circonstances de la mort de sa fille.
En ce mois d’août 1987, le couple est parti en vacances en voiture au Maroc, avec leurs deux filles qui avaient 6 et 9 ans. Ils ont jeté le corps de la petite victime sur le trajet, au bord de l’autoroute.
À Villers-Cotterêts, le couple et sa famille étaient bien connus. Ils s’y sont installés peu après le meurtre, au début des années 1990. Outre Inass, ils avaient 6 enfants, dont deux sont nés avant Inass. Ils vivaient à l’arrière de leurs commerces. Le couple a tenu un dépôt de pain, un restaurant kebab, une épicerie et une boucherie halal. Leurs trois fils et leurs trois filles ne vivaient plus dans la commune. Le père avait quitté aussi les lieux après la séparation du couple en 2010. Seule la mère était restée sur place. Selon nos confrères de l’Union, les habitants du quartier ont été stupéfaits d’apprendre l’implication du couple dans cette affaire criminelle. Le quotidien explique que les voisins ont gardé un bon souvenir d’Ahmed T., un homme gentil, mais leur avis est plus contrasté sur Halima E., qui «  ne se montrait pas toujours aimable  ».
Jeudi soir, le couple a été mis en examen pour meurtre, recel de cadavre et violences habituelles. Plus de 30 ans après, il dort derrière les barreaux. Et un nom va pouvoir être inscrit sur la tombe de la fillette…………..    Martyre de l’A10 : le terrible secret de la mère axonaisehttp://www.courrier-picard.fr/116988/article/2018-06-14/martyre-de-la10-le-terrible-secret-de-la-mere-axonaise


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